Il y a 5 ans jour pour jour ou presque, déjà, BCUC renversait la Lune d’une prestation torride. En ce pluvieux mercredi le gang s’est permis de réitérer la performance, emmenant la foule lunaire dans un trip à l’énergie torrentielle. Avant lui Steve Tellco, de son mix world épicé, aura tracé une ouverture digne, dansante et déjà remuante, black et bien plus, relevée, insulaire, inspirée itou. Applaudi, l’homme à la casquette se sera montré à son avantage, me révélant une tambouille qui à mon retour de l’aquabike, me fit elle aussi oublier les écueils présentement rencontrés. Au point qu’à ma droite 3 jeunots conquis, dans l’ambiance, esquissent des danses heureuses. De quoi, bière du mois en mains, profiter à plein de la marée montante BCUC, tribale, percutante et percussionnante, d’une teneur sans égal reconnu.
Steve Tellco.
C’est pour une fois dans l’escalier Lunaire que je suis, de haut mais humblement, le set d’un groupe à l’approche singulière. Ils descendent l’escalier, me frôlant sans rien laisser pressentir de ce qui va ensuite survenir. Mais je le sais, je l’ai vu déjà, je n’en doute pas une seconde; BCUC déboule pour nous chavirer la boule, le boule aussi enfin bref tu peux pas test comme disant les jeunes en un temps révolu. Voix criées, rage à peine jugulée, tambours en guerre, c’est parti pour de longues effluves dont on ne s’extirpe pas. Devant moi une donzelle, capturée par la clique, brasse à tout-va. Elle n’est pas la seule, les mimiques du leader Zithulele ‘Jovi’ Zabani Nkosi traduisent une implication démente. Ca groove, ça dépayse de manière décuplée. BCUC est plein de vie, gorgé de sève, prêt à en découdre dans jamais perdre le fil. Mon Chardonnay parait, devant lui, meilleur encore. Je le fais durer. Spirituel, frontal dans ses rythmes, d’une puissance de feu à foutre la Lune en l’air et ses pirates avec, BCUC signe des complaintes gospel groovy à en perdre la tête. C’est peut-être bien le but, d’ailleurs: oublier, s’oublier, mais ne pas (se) plier. BCUC est magique, sorcier, exutoire.
BCUC
Music For The People, By The People, With The People, dixit l’Insta de la formation. C’est pile-poil ça, la communion est totale. J’observe l’assistance, certains sur le ravin de la transe. L’attirail est fourni, un sifflet y émet ses stridences. La Lune, où joue this evening Grand Blanc et je me réjouis d’en être, est en orbite. C’est une chance, une offrande, que de percuter l’univers BCUC. Je range l’appareil, désireux d’en tirer toute la matière. Des montées en tension, à l’unisson ajusté, inondent mes sens. Je me fais moi aussi cueillir, assaillir, envoûter sans résistance possible. L’alliance de Soweto, de sa révolte unie, partagée, plébiscitée, frappe fort, marquant les esprits, les invoquant aussi, au terme d’un live sauvage largement au delà des attendus de ses convertis.
BCUC
Photos WD.