Damien Grange + Antoine Mermet : voix, microphones, mixeur, temps réel. A deux, ces mecs-là fabriquent une zik loufoque, sombre et vocalement barjote. Elle vocifère façon Tom Waits (Je m’entends pas mal, grésillant, déjanté, définitivement captivant). Elle émane de V.O.C.O.D.E.R, union sans glissières. Les atomes, déjà, laisse les voix délirer. On les croirait malades, vieillies, à bout de souffle. Les textes, dans le non-sens sûrement doté de sens (ou carrément pas), interpellent. Le rendu, instantanément, se démarque. Woouh, serti de sons tridents quasi continus, y allie des séquences brouillardeuses. V.O.C.O.D.E.R est barré, expérimental. Sur Volcan, il hurle et se fait psychiatrique. L’étayage, là aussi, dévie sévère. Les chants sont ensemble, cognés du bocal, dans un unisson foutraque. Le morceau est court et quelque part, volcanique.
Dans l’élan Lentement par seconde, de ses loopings sonores façon tondeuse à gazon, à l’aide de ses paroles papillon qui battent de l’aile, prend la tangente. Tu l’attends cette lettre suit, improvisé évidemment, « chanté » de manière hagarde. Tu crois quand même pas que V.O.C.O.D.E.R va se ranger?? Des fissures soniques surviennent, Paysage super se pointe dans une cheminement dark. Les vocaux, derechef cinglés, comme sous produit, percutant des phases de travers. Au bout du bout, l’opus attire de par son penchant à la folie.
Incendie, longue trainée bruitiste, met le feu. En ressortent, sous filtrage, des flux complètement hors-champ. Noire, la marée monte. Terrain vague, à l’issue, marie -de force- tirs au pistolet (en plastique, je parierai) et trame brumeuse répétitive, que des voix « normales » ensuite encadrent. Sorti chez Dur et Doux, VOCODER n’a que faire des normes. C’est sûrement et essentiellement pour ça que ses créations, jusqu’alors inentendues, retiennent autant et à ce point notre attention.