Au tabouret de batteur Régïs Boulard (NO&RD, Sons of the Desert), à la guitare Stéphane Fromentin (Yes Basketball, Ladylike Lily), à la guitare également ainsi qu’ au chant Florian Marzano (We Only Said), au saxophone Daniel Paboeuf (Marquis de Sade, DPU). A la basse et au chant, Laetitia Shériff. Alliance de brillances, Trunks a de la gueule. Sur disque, il a d’ores et déjà imprimé sa griffe, au gré d’un disque mémorable. Avec ce We Dust, sa noise distinguée revient en vagues pour notre plus grand plaisir, réamorcée par Les Belles Choses et son post-rock-noise animé. L’approche Trunks existe, servie par l’expérience de ses dépositaires. Elle se tend, au bord de la rupture. Le sax l’enjolive, avec splendeur. On aime, déjà, ces solides Trunks. Edgeways, syncopé, aux tambours martelés, lacère et bataille. Laetitia s’encolère, se greffant à une instrumentation silex. Le morceau retombe, s’affine, dépasse les cimes. L’écoute parle, il est dès lors clair que la vision Trunks engendre un résultat sans taches.
Photo Richard Dumas.
Ainsi Norbor, d’éclat paisible d’abord, s’envole t-il dans une finesse qui parait, ouvertement, annoncer l’orage. Oh, rage!, il ne vient pas…mais si si, ça se lézarde majestueusement et la composition, sublime, prend racine dans l’excellence. Trunks navigue entre les genres, sème ses propres graines, joue un Blood On Poppies pas moins génial. Songeur, il évoque. Jusqu’à son dernier souffle. Magique. Posé ou osé, Trunks performe au meilleur de sa forme. Memotrunks, lui aussi rêveur, voit les rennais, sans hâte, ouater l’auditoire. Ses climats attirent, free et resplendissants. Si le ton s’assagit, la magnificence reste de mise. Force et contemplation, de pair, élèvent le disque. O.B.O., souple, dépayse. Il jazze, entre feutrine et tension tenue/libérée. Trunks est sauvage, sans règles limitatrices.
Vers la fin What Is Fantasy, mignardise « slow-rock », répète ses motifs. Il aurait ce penchant, comme nombre d’autres, à se craqueler. Que nenni, il s’en tient à ses atours de départ. Les chants, réitérés également, entêtent. We Dust est un must, peu importe le support tant que tu le joues fort. What Is Real, en sa fin, poste des ruades de choix. Daniel y couine, son instrument est dément. L’unisson, chez Trunks, est surprenant. Le groupe est uni, aux dernières secondes il tempête et ce faisant, reste d’autant plus en tête. Son We Dust, inégalable, le déposant au faîte des productions actuelles, en pôle position, loin devant la plupart de ses éventuels concurrents.