Entre poème de nos vies et vigueur électrique Anodine, de nos françaises contrées, ébauche et finalise avec aplomb un rock tranchant, qui parfois m’évoque Dalton ou encore Les Lignes Droites. Il est donc de qualité et cet EP, nommé Nuit Blanche, le retrace sur six titres de marque. Tout, pour débuter, souffle une braise rock entre rougeoyance et mélodicité. Premier essai parachevé, l’histoire (du quotidien) se poursuit au son d’un sous-tendu Nuit Blanche, éponyme. Textes valables, urgence d’une trame bourrue. Anodine a des atouts et les déploie, faisant ainsi foi.
Anodine (le titre), pulsant comme les Dalton évoqué plus haut, se pose en tube indé. Sa basse danse, vivement. Ses guitares font dans le fin, d’abord, avant de s’épaissir. Il gronde. Anodine, avec son Anodine, est loin d’être Anodin. Son écriture est éloquente, ses coups de sang bienvenus. Ma muse, de ses riffs secs façon Gang of Four, cimente le tout avec rage et mordant. De temps à autre, le discours s’apaise mais pas trop, Anodine aimant à cingler. Cours, électro et assombri, piqué par des guitares à nouveau en vue, l’épice.
Dans le même temps Anodine, doué, achève ses premiers pas discographiques. C’est un posé -trop à mon goût- Demain j’arrête (bien mauvaise idée camarade, continue donc à encrer ta plume!), extrêmement notable toutefois, notons-le bien, climatique, qui termine sa Nuit Blanche. Ce soir je dormirai mieux, désormais je connais Anodine et celui-ci comble ma soif de rock accompli, acéré, servi par des mots qu’on ne peut censément ignorer.