Rouennais donc fiable, post-punk, pop à guitares, bruyant et mélodique, Unschooling sort son debut album. Il a pour nom New World Artifacts, se nuance et s’exubère, nous délivrant onze plages à mettre dans le panier des courses sonores du Friday d’octobre. Si New World Artifacts, éponyme, place un début étrange, on entre dans le vif du sujet avec Public Transit et son urgente finesse. Belles guitares, changement de braquet, sons à gober direct. Erase U, à venir ensuite, suinte la même matière. Il est vif, jamais inerte, pétillant et tantôt sonique. Des voix sucrées s’invitent, on n’a plus qu’à suivre la marche. Brand new storm, pop espiègle, se pare lui aussi d’une pelure avantageuse. Excommunicated, de durée poussée, débute psyché. Sans trainer, il boularde. Il griffe et galope, orné de coups de canifs guitarisiques, lancé à toute berzingue. Un break trouve place, pour une fin au crachin quasi shoegaze.
L’opus est bien pétri, la glaise de Ribbon road y dépose une trame aussi subtile que louvoyante, du meilleur effet. Unschooling, à l’école du son, se hisse aux plus hauts barreaux. Son rang n’est pas usurpé, A Hundred Spires sème un drone bref pour après ça laisser la voie à ce Trauma syncopé rythmé, au bruit délicieux. Le doute n’est plus permis, il se pourrait qu’ Unschooling s’incruste un peu plus tôt que prévu dans la caste des reconnus. En ce sens Shopping On The Left Bank, de ses rafales doublées de passages adoucis, lui déblaye la neige.
Photo Marc Delavaud
Sur la fin Mom’s work France, vite et bien, le dote d’une énième étoile. Sous la minute, il entre en rut et percute tous azimuts. En dernière file The Goose, pop soutenue, chant songeur et enrobage vivace, s’occupe de finir dans la prestance. New World Artifacts sort chez Bad Vibrations Records, nul doute que là-bas et dans nos contrées normandes autant qu’ailleurs son contenu soit hautement apprécié.