SIZ est le pseudonyme de Sylvain Palis, musicien bordelais hyperactif du collectif Flippin’ Freaks. Frère, par ailleurs, de l’hyperactif Thoineau Palis aka TH Da Freak, affairé jusqu’au bout du dimanche. Bref, Siz ici nous régale. Indé, dépotant, il fait gicler dix tires énergiques, le temps d’un Blind qui nous en met plein la vue. It’s over braille pour débuter, il riffe grave et fuzze sévère. Presque stoner, belliqueux, il ouvre dans la fièvre. Fichtre, il y va pas d’main morte le peugrou de Deauxbor! Sa première torpille, allégée par des airs pop dans le chant, précède ce Eyes don’t lie entre belles grattes et beauté pop-rock hérissée. Siz sait faire, Illuminated l’amène quasiment à se Weezeriser. Avec succès, ça va de soi. Ooook, perlette folk délicate en son début, vite psyché sur un lit de coulis guitaristique. A chaque effort, Siz fait très fort. Le morceau breake, puis la cadence castagne. Magistral coup de mistral. Parfait, Blind a la brique solide et le vent en poupe.
Au mitan de la fête, enfin un peu moins loin These questions, de ses tambours affirmés, de ses vocaux impétueux, claque un post-punk noisy assez étourdissant. Surgissent, à nouveau enchantantes, les mélopées pop. Bon, disons-le tout net, ce Blind est une enfilade de beignes adressées à celui qui audacieux, se targuerait de le talonner. Jamais en rade, il pétarade. Abracadabra Love, justement, se montre d’une turbulence qui outrepasse l’excellence. Les zébrures de Siz laissent de grosses ornières, que des motifs plus fins sertissent. Difficile, dans le genre, de faire mieux que Blind. 100% Toxic Waste, urgent, sonique, bastonne à son tour, intense. Dans l’élan Strange Loop, basse dansante en poche, se syncope en ondulant. Ses coups de sang soudains, décisifs, l’emmènent aux cimes.
Sur la fin What Does Moon Think, aussi leste que rythmé, impressionne autant. Ferveur et mélodies, standards à la pelle, on peut dire que Siz l’a belle. Lorsqu’il (se) tempère, c’est pour devenir tempête. The Blinded Blind Man, au terme du festival, débute vaporeux. Assez vite, il s’agite. Sauvage, il déboite. Il calme le jeu, comme dit plus haut ce n’est que pour mieux pulser, encore, à l’issue. Rock, pop, noise, garage, noisy, Siz se joue de tout et nous refile, après ses dix compositions pour le moins achevées, un disque d’une trempe largement supérieure à la moyenne. Il sort de chez plus chez Howlin’ Banana, c’est dire si l’acquisition s’impose…