La Grande Triple Alliance Internationale de l’Est, hors-champ, rassemble et fédère les hors-cadre. Ceux-ci, adoubés par Marietta, ont vu ce dernier compiler les « meilleurs » morceaux des « meilleurs » groupes du meilleur collectif de musique alternative française a avoir jamais foulé les antiques terres
d’Austrasie. En résumé, s’agissant desdits groupes, eux-mêmes. Le résultat, ce Über Sound où se télescopent bruyamment quatorze formations dénuées de soumission, tient en un jouissif boucan. Mais n’attendons pas, n’attendons plus! Le bruitisme d’ AH Kraken, sur Danse Baden-Powell danse, initie les premières salves. Déjà, la ciboulot en prend un putain d’coup. Eructations, on prend. Dans les dents. 1981, sur son Escalator tout déglingué, braille et noise. Entre lancinance et « massivité », il s’en sort tout aussi bien. Ses guitares bavent sévère puis PLASTOBETON, de son Sacramento indus-taré, amer et bileux, en remet une timbale. Si t’aimes U2 alors passe ton tour, tu t’es gourré d’support! FAST ARBEIT BABIES, au Bacon fort en goût, chante féminin et syncope groovy. Ca passe crème.
THE DREAMS prend le relais, son She Met The Devils (live) se fait dub mais attention, pas que! Post-punk aussi, déroutant, il est juste trop bon. Et dur à définir, alors tant mieux mes aïeux. Il cartonne, ce Über Sound, et nique ta mère la concession. On n’est pas là pour ça. CRACK UND ULTRA ECZEMA avec Take Me Bob, délirant, m’évoque Le Singe Blanc. J’adore, j’aime tout sur cette galette cognée du crâne. Elle part dans tous les sens, percute la glissière, pétrit une boue noisy de la meilleure des espèces. LE SPORT, Par amour ou par pitié, laisse ses percus frapper. Lui, aussi, est possédé. Une dame crie, habitée. KANIA TIEFFER nous parle de sa Reum, ensuite, sur fond de vocaux remontés que surplombe un bazar lo-fi génialement décadent. Excellent! CAPPUTINI I LIGNU, après ça, offre Marinareddu. Elégante ritournelle, posée et concluante. Rien à j’ter par ici. HOLIDAY INN–No Speaking (live), électro-indus, en ruades impulsives, grésille. De haut vol, il obsède.
BAISE ET BUTE, Bohemian Rhapsody en poche, joue un bordel sans nom, stylé, aux vocaux cinglés et alliés. A lier aussi, prends-en bonne note. C’est pour ça qu’on approuve. ZAD KOKAR se présente alors, Israelites l’amène à des embardées à nouveau givrées. Ca dévie grave par ici, ça s’élève bien au dessus du niveau requis. Les spirales nous avalent, gobent notre raison. On est foutus, fourbus, mais conquis. MARIA VIOLENZA–Gaza (live), de synthés tordus en mots fervents, fait mouche. Enfin NOIR BOY GEORGE–La dernière invasion nazi (live), flemmard et peinard, instru à la réitération fatale, s’insinue à son tour. Terminé, le truc voit le jour (enfin je crois…) chez LA FACE CACHEE et se présente dans un joli vinyl à acquérir vite fait, surtout si comme moi tu affectionnes les créations dégingandées dont tu ne pourras plus te passer.