Touche à tout, passé partout et presque par tous, Manu Louis nous parle d’uniformisation. Pour ce faire, il vire son uniforme et fait valoir sa différence. Club Copy, bastion de sa résistance, l’aide grandement dans ses missions en délivrant, irrésistibles, groovy et tantôt exotiques, des morceaux d’obédience électro, mais pas trop, qui bien vite font mouche. Il faut dire qu’avec en tête de gondole Flou, aux motifs entêtants, au déroulé peinard mais assuré, il tient d’ores et déjà la barre. Alors te barre pas, reste ici car les chants, de plus, s’hispanisent dans un fond grisé. Et grisant. Si ses interludes, brefs, parlent peu mais renvoient des ambiances singulières, les créations de Manu Louis sont loin de manquer de chien. Ainsi Clone, en séquences dark et ondulantes, engendre t-il une séduction électro-fonk des plus poussée. Il y a cette pochette, aussi, en plus, que je trouve superbe. A tous les niveaux, Manu Louis se distingue.
Peu, après un Full céleste, claque des sons addictifs, subtils, tandis que sa cadence se chaloupe. Ses textes nous espoirent (ouvrez pas l’dico, je viens de le créer), à l’image de Club Copy dans son ensemble. Espoir de différer, de ne pas plier. C’et même plus de l’espoir, à vrai dire; c’est de la détermination, façon Manu Louis. L’Espagnol revient dans le chant, mêlé à notre langue. Unité, sans omettre les personnalités. Les identités. Economy, en Anglais, place un électrotube. C’est quoi? Un tube électro, pardi! Ici, t’façon, y’a que du bon. La chanson, de surcroit, assène son rythme et fait frétiller ses pulsions. Et les nôtres avec.
Photos Arnau Pascual Ledesma
Winter, sans Ophélie putain c’est pas passé loin, assure une transition cosmique. On s’évade. De ce monde de cons. Encore 1X nous emmène, en nappes orientalisantes. Qu’il est bien foutu, ce Club Copy! Ici, il se prend pour Lalalar. Et le fait très bien. Il dépayse, c’est pas d’refus parce que chez nous, c’est pas trop la joie! Winner, racé, posé et légèrement orchestral, ajoute sa touche. Enfin Ecology, dans une étoffe électroïde qu’il est bon de fendre, sur vocaux alliés et propos parlants, dub dans ses textures, conclut magistralement une affaire rondement menée, mise en relief par une série de compositions irréprochables.