Discrets, loin des réseaux sociaux, les Néerlandais de Lewsberg sortent leur quatrième album studio, intitulé Out And About. Décrit comme plus posé que les précédents, il n’en est pas moins intéressant, loin s’en faut. Lo-fi, indé, il a fière allure. Chants détachés, indolence englobante (l’inaugural Angle Of Reflection, narratif) assurent l’accroche, ailleurs le ton est plus vif. Les chants d’homme et de dame se complètent, le sautillant Without A Doubt me rappelle les Vaselines et poursuit avec joliesse. Il dégage la route pour An Ear To The Chest, aussi convaincant, un tantinet plus bourru. Les guitares sont belles, la simplicité du rendu nous y lie d’autant plus. Shalita Dietrich (chant, guitare basse), Michiel Klein (guitare) et Arie van Vliet (chant, guitare, violon), rejoints pour la première fois en studio par un batteur et chanteur du nom de Marrit Meinema, assurent une partition charmeuse. Le Velvetien A Different View, en quatrième position, la renforce dans la beauté.
Photo Tommy Ventevogel
Dans l’élan Going Places, rythmé, fait de même. Entre retenue et penchants plus vifs, Out And About évite de fléchir. A la moitié du trajet Communion, d’une parure aussi scintillante, nous rappelle ce qu’indé signifie. On navigue, sur ce disque, de belles surprises en vocaux séduisants. S’y greffent, on ne les rejettera pas, des abords écorchés. Canines, amicalement mordant, cordé avec sobriété, a du chien. On y trouve, comme souvent, un chant qui raconte, prenant. The Joy Of Spring vire folk, presque à nu. Il brille. Out For Milk « décape » nettement plus, vif et bien mis. On adhère. There’s A Poet In The Bushes se déploie lentement, songeur. Enfin Debbie, pour conclure, l’imite et s’en vient terminer un ouvrage merveilleux, persuasif dans ses temps calmes comme dans ses envolées tenues.