Site prisé, l’ASCA de Beauvais présentait sa saison, ce samedi, au son des meilleurs du secteur. Vadim Vernay et Adam El Mutant, en effet, figuraient à l’affiche mais avant ça, soulignons l’originalité d’un Scène à Vélos mue par le pédalage de l’humain, où se produisirent entre autres les Crieurs de Toit. Puis une présentation de saison lors de laquelle Fil Chérencé, figure des lieux, fit valoir un menu de choix. Psychotic Monks en est, ça arrive à grand pas. Toutefois, n’omettons surtout pas l’ouverture d’Adam El mutant, dépositaire d’une série de chansons voix-guitare au raffinement prenant. L’amienois est talentueux, distingué par un EP que suivra dans quelques semaines une autre sortie et croyez-moi, elle vaudra son pesant d’écoutes. Pour l’heure sa série de ritournelles douces, sensibles, fait son effet.
Adam El Mutant
Adam sait faire, y’a pas à s’en faire. Certain(e)s ferment les yeux, embarqué(e)s. On est déjà bien. Je remonte au bar, j’ai croisé du beau monde et Cathy m’offre une second breuvage. Doucement je le lampe, fichtre, Vadim débute! Je descends quatre à quatre, à vrai dire c’est plutôt une à une mais je fais dans la vivacité. Déjà la tension retenue de l’artiste, sous-tendue, immersive, offensive, capture l’assistance. Le gang de Vadim, alliance de « zicos » depuis belle lurette confirmés, frappe fort. Encore. Habité, le répertoire se vautre dans la force et la splendeur. Théâtral, Vadim se donne. Tout entier. Je le savais bien mais à chaque occurrence, on se fait tous duper. Et volontiers. Le concert est d’autant plus pénétrant qu’il est court, le cadeau est beau alors merci l’ASCA, tu t’es pas foutu du monde. Celui-ci est réjoui, ceux qui découvrent prennent une mornifle et chacun s’accorde à le dire: Vadim sur scène, ça ne s’oublie pas de sitôt.
Vadim Vernay
Gagné, le public voit Romain, guitare ou basse entre les doigts, prendre des airs sombres. Il dégorge du menaçant, Fabien s’illustre tout autant et la paire de « cogneurs » se montre d’une solidité, d’une adresse à toute épreuve. C’est à cinq que le partie se gagne, à l’unisson que se forge l’impact. Un carnet de songs flamboyantes anime la prestation, marquées du sceau Vernay. Chanceux nous sommes, Vadim joue trop peu et le déplore alors criez son nom, programmez-le, promouvez-le, vantez ses nombreux mérites: il mérite la palme, auréolé d’une nouvelle venue qui une fois encore, valide ses conséquentes capacités. J’ai au passage récupéré une liasse de Rock Critic, grand merci Vincent de l’Ouvre-Boite!
Vadim Vernay
Photos Will Dum