Londonien, officiant en duo, John fouette un rock percutant. Cold, rude, celui-ci se décline sur dix titres d’un A Life Diagrammatic bourru, dont le chant m’évoque par moments Jaz Coleman, de Killing Joke. At Peacehaven ouvre dans le déluge, guitares hurlants et rythme castagné dans le dos. Le ton est offensif, hargneux, sans trop de détours. Media Res prend la suite, en un unique dialogue sans enrobage. On passe notre tour, alors Côte D’Adur se présente et rentre dans le lard. Là aussi le résultat est trépidant, appuyé, exempt de fioritures. Ca fonctionne sans avoir à forcer, une poignée de passages plus modérés permettent de faire passer l’effort. A Submersible, au début quasiment psyché, développe ensuite un cheminement brodé. Celui-ci s’enflamme, sans complètement exploser.
La qualité est au rendez-vous, à mi-chemin A Whole House sent le soufre et crisse allègrement. John est rock, de manière frontale mais pensée. Il fait tout bien, ne rate rien. Service Stationed, au galop, étend sa palette. John sature les interstices, aime le bruit, joue un rock bien à lui. Du puissant au tempéré, il offre un champ sonore convaincant. Il énergise, Construction Site / Summer_22 lui donne des airs pop -sonique toutefois- qui lui vont bien. Trauma Mosai, après ça, bastonne continuellement et se fait bavard.
Photos Paul Grace
Sur la fin Riddley Scott Walker, en ruades de batterie, cingle lui aussi. A qui aime les déferlantes, l’énergie en rouleaux décorée de motifs bien sentis, alors John plaira. Grandement, assurément. Son The Common Cold terminal, en stridences indus de départ, ne le voit pas faiblir. Il est bruitiste, noir et massif. A aucun moment, au gré de leur A Life Diagrammatic sur le ravin de la perfection, les Londoniens n’auront trahi. On approuve donc sans problème, à l’issue de l’audition, leur ouvrage complet et accompli à la vigueur communicative.