Six ans après son dernier méfait plus qu’ estimable Slowdive, légende 90’s de la mouvance shoegaze, signe une nouvelle épopée. Nommée Everything is alive, marquée par la perte de proches, celle-ci se teinte toutefois de vie et d’espoir. En huit titres, la grand-messe dreamy est dite et dans le sillage d’un Shanty électro-shoegaze-psyché des plus aboutis, au chant forcément songeur, on renoue avec le savoir-faire des Ecossais. Avec joie, ça va sans dire. Prayer remembered, comme figé, respire la grâce. On flotte dans la sphère, porté par des sons en voûtes. L’écoute est un délice. Alife, trésor dream-pop rythmé, en ressert un godet. Exalté, le morceau flirte avec les sommets. Ses vocaux associés, de plus, le font briller et se « poppiser » magistralement.
Slowdive, c’est audible, nous revient pimpant. L’objet sort chez Dead Oceans, il y côtoiera nombre de formations également valeureuses. Andalucia plays, doucereux, évocateur, tournoie lui aussi jusqu’à s’incruster dans nos sens, s’immiscer en nos êtres. Kisses suit, aussi finaud qu’alerte. Slowdive, après tout ce temps, resplendit plus que jamais. Skin in the game, gentiment noisy, s’ajoute à la liste des réussites. Je me souviens alors de ce superbe concert, au Minuit Avant la Nuit 2018, qui me fit chavirer.
Alors Chained to a cloud, haut perché, répété puis saccadé, renforce l’ouvrage. Eveything is alive, et nous avec. Slowdive inspire, ses notes et ressacs nous emmènent. Ici aussi, les voix drapent. Le disque est grand, il est aussi beau. The slab, chargé de le border, s’en acquitte vivement. C’est l’ultime enchantement, subtilement abrasif, d’une galette qui n’inclut que ça et couronne derechef ses auteurs, marquants comme à leurs toutes premières heures.