Trio lyonnais, Saddam Webcam unit Jessica Martin Maresco: vocals, Alexandre Casato: bass et Jonathan Girerd: drums. Sans guitare donc, c’est tout de même le tintamarre. Excès de beurre & Ruine morale, nouvelle et bruyante galette, fait montre de tout ça sur sept titres indomptables, noise, lancés par Dolorosa et ses ruades sur fond de chant sucré. La basse groove de partout, les mots se répètent comme fous. Par moments on dirait Primus, No Means No enfin ce genre de trucs droitement déstructuré. Le drumming est leste, la recette décalée. Le Diable Qui Grogne, rythmé, change pourtant de direction(s). Nous, on suit. Le verbe est fantaisie, l’union de ces trois-là promet de ne rien faire comme dicté. Belly Button, duo basse-batt’ de Bordeaux issu des 90’s, fait des émules. Après Saddam Webcam, c’est bien évident, trace ses propres contours. Saké chaud, enivrant, donne le tournis. Ses vocaux font la Castafiore, sauf que là on reste en phase.
A la moitié du chemin Auguste Kémachaud, d’abord climatique, narratif, finit par remuer frénétiquement. Saddam Webcam, chien fou, a rongé sa laisse. Il ondule, bucheronne, se différencie. Culturisme, musclé, ne fait surtout pas dans la gonflette. Il est pourtant athlétique, souple et de basse ronde. Il breake, le sentier est sinueux mais captivant à parcourir. L’opus est fait de nerf, d’idées en pluie, de déboulés qui projettent des boulets. On n’en sort pas indemne, mais totalement bienheureux. La trouvaille, c’en est une pour moi et c’est tant mieux, mérite un clapping.
I Need A Good Book, aux chants associés, passe la cinquième. Lui aussi, vite, brouille les pistes. Désorienté, je pousse le volume. Ca purge. La Hanche Droite, urgent et agile, bourrine avec style. Dans le chant, dans le son. Il coupe sa course, retombe. La fin est en vue, Excès de beurre & Ruine morale nous est livré par l’écurie Dur et Doux, de Lyon tout comme lui. Je peux finir là-dessus, j’ai assez écrit pour vanter les nombreux mérites de ce clan sans règles ni raison.