Loth est black, Loth ne s’en contente toutefois pas. J’ai déjà parlé de lui, il le méritait. 616, son nouvel album, ne rigole pas. Primaire et pourtant pensé, façonné, il dégivre cinq titres furieux. L’énergie est punk, hardcore aussi. Le fond est noir, le mot itou. J’aime. La douleur tombée du ciel, descendue pour nous frapper, assène le premier uppercut. Ca cogne mais ça groove, la batterie perd son contrôle. La douleur fait du bien, au final. Elle purge, elle urge, elle n’est que déluge. Son rythme perfore tout, avant de se faire pachydermique. Le chant, lui, s’époumone. Fichtre! La vie avant la mort, aux motifs plus mélodiques, braille autant et cartonne pareillement. M’est avis que Loth, dans sa sphère, ne craint pas grand-monde et peut-être pas même le monde. Il le combat, à sa manière et sans faire le fier, à grand renfort d’assauts nourris.
Ad libitum, pesant, saturé, voit sa basse s’insinuer. Loth coupe le souffle, l’air est rare sur ce 616 à écouter autant de fois que son nom le suggère. Surgissent, bien placés, des notes plus tempérées. Il n’empêche, c’est l’orage. Oh rage!, même, tout au long d’une série aux airs de taloche sonore. Puis quand tu mates le blaze des labels impliqués, ça force légèrement au respect. S.E.U.M., hurlante sans bornes, enquille dix minutes passées, changeantes dans les tons, qui resteront en tête. Loth a la main, glisse des passages fins et ce faisant, n’en devient que plus fort encore.
Coeur Caligula, chargé de finir l’ouvrage, s’étend lui jusqu’à l’orée des dix minutes. Il breake également, entre le direct et le bridé (enfin, pas trop…) un équilibre se forge. Vocaux en cris, giclées compactes. Ca passe crème, Loth se nuance et 616 sort dans tous les formats possibles. Il est enregistré, mixé, masterisé par Julien Rosenberger (Loth), l’artwork est signé Matthieu Pellerin (Oi Boys, Le Seul
Elément) et Alexander Ogg, bref ça se passe entre friends from the east et c’est encore le meilleur moyen d’aboutir ce qu’on entreprend.