Fillette c’est noise, les boys! Ca incante, ça s’enfièvre, ça répète des plans jusqu’à tout fissurer. Ca vient de Marseille, depuis des années déjà, à ce que je lis, le clan sévit sévèrement. Avec ce disque en tout cas, sur sept plages hypnotiques qui ont l’outrecuidance d’aller chatouiller les références, les gens de la région PACA gerbent un joli boucan. Crane, dans une lancinance tournant à l’obsession, vrille le premier. A l’orée des 420 secondes, il couple voix psyché, malade, malaisée, et vagues viciées. Bien ficelée, l’ouverture amène les chants à s’allier, retentissants. Fillette te marche sur la tronche, dégouline dans tes fouilles. Querelle, massif, par les secousses d’une section rythmique compacte, entête pareillement. Psychiatrique, Fillette met le souk dans sa cellule capitonnée. Puis Festin, grésillant, vocaux ensemble encore, opère par coups de bélier. Chez Fillette rien à jeter, surtout pas La maîtresse. Tu m’étonnes, vu sa tenue…
Après cette beuglante d’école primaire, primale, On the spot prend le chou lui aussi. Batterie assénée, saccadée. Stridences des guitares, voix criées après avoir fait dans le presque rêveur. Lentement turbulent, Fillette tutoie l’excellent. The bridge, agile, sauvage, enflammera la Canebière. Enfin, ses sous-sols surtout. Indus dans ses progressions, le quintette chouchouté par Les Disques de la Face Cachée fait le choix de n’en faire qu’à sa tête et explose les nôtres. Fuck the norm, La guerre est déclarée. Belliqueuse, la composition s’enracine. Elle bruisse, tire à vue et clame intensivement. Fillette sait faire, il en apporte la preuve sur ce parpaing exemplaire dont les composantes n’ont strictement rien à envier aux projets qualifiés.