Pour le 20ème anniversaire de Sumday, leur troisième album révélation paru en 2003, les Grandaddy sortent le premier septembre prochain Sumday Twunny, coffret 4 vinyles en édition limitée. L’objet inclut l’album original remasterisé, une version complète des maquettes 4-pistes intitulée Sumday: The Cassette Demos, et une collection de 13 chansons rares ou faces B intitulée Sumday: Excess Baggage. C’est aux démos sur « K7 » que je m’intéresse aujourd’hui pour leur pureté, leur vérité et leurs, épars certes mais bien notables, coup de sang noisy. Now it’s on, comme pour me confirmer, lance l’ensemble dans le rugueux, guitares drues en avant. Voix sensible, rythme appuyé, tintamarre jouissif. Du bonnard, aussi authentique que possible. I’m on standby, folky et minimal, suivant en se faisant lo-fi. A la manière Grandaddy, donc forcément accompli. The go in the go for it, ensuite, présentant des airs mélodiques au piano subtil. En trois titres, rien de plus, le panel s’étend.
Au quatrième rang the group who couldn’t say, lentement flemmard, noisy à la Pavement, rafle la mise à l’instar des autres. Lo-fi encore, Grandaddy démontre que dans ladite mouvance, il fut l’un des maîtres. Lost on yer merry way, posé, en explore les atours folk dépecés. El caminos in the west, plus cadencé, m’évoque Swell. C’est dire la portée du résultat. Yeah is what we had retombe après ça dans un coton folkisant également à nu, ou presque, paré de sons souillés. Alors que Passed out in a Datsun, de teneur comparable, est d’un ténu qui incite à l’émotion. Stray dog and the chocolate karaoke, joueur dans ses sonorités, lui fait suite au gré de tendances plus appuyées. Sans chant, il fait son effet. Sa fin s’emporte, pour un rendu crédible.
Il en va ainsi, avec le clan de Jason Lytle, du début à la fin de ses créations. Alors okay with my decay, sensitif comme souvent, sans hâte ni heurts bien qu’assez vite lo-fi, s’impose quand vient son tour. Ca donne envie, tout ça, de se ressortir l’intégrale Grandaddy. The warning sun se dépouille, avant de tranquillement prendre vie. Les écrins sont mesurés, jamais chargés, d’une justesse confondante. The final push to the sum, ultime version ici fournie, s’inscrit donc logiquement dans un format épuré, apaisé, qui s’il fait chuter la tension sonique, ce que j’avoue préférer chez Grandaddy, n’en valide pas moins l’adresse du projet à nous fabriquer des lingots sonores maison, recensés ici dans leur apparats les plus simples.