Montréalais, -déjà un bon point- YOCTO voit Yuki Berthiaume-Tremblay (Jesuslesfilles, IDALG) faire péter des hymnes de rébellion en compagnie de Jean-Michel Coutu (IDALG) à la guitare, Emmanuel Éthier (Chocolat) à la basse, Félix-Antoine Coutu à la batterie et Carl Matthieu Neher au v-orgue. Energique, la clique sort un premier album, Zepta Supernova, sur un label où tout est bon. Devo, Talking Heads ou bien Lizzy Mercier Descloux nourrissent ses idées. On se rend compte, à l’écoute, que celles-ci se fertilisent sans plus attendre. Si Volteface, court et céleste, se turbule sans trop aboutir, il en va bien différemment avec Dactylo qui sur des airs pop 60’s espiègle et garage, gorgé de gimmicks trop bons, de textes en Français qu’on prendra en considération, ravit gavé. Ca pulse, le morceau est bref donc efficient.
Fin bien, YOCTO dévoile ensuite Orbital Alcatraz. Cold dans ses basses, post-punk mais pas que ça dans le ton, il m’évoque La Femme quand les protégées de chez Born Bad se débrident totalement. Zepta Supernova s’agite constamment, c’est bien pour cette raison qu’Entre les mors…calme le jeu et découpe les cieux. Il se saccade, spatial, trippant à bloc. Oh, il accélère! Je suis loin de m’en plaindre, il n’en est que plus abouti encore. L’Étau de Zálmoxis, psyché, ne l’est pas moins. YOCTO, dans une étoffe soignée, marque de nouveaux points. Hagio Agio, à la fois alerte et dans le vent, songeur dans le chant, l’avantage autant. Il n’est jamais trop tard, pour découvrir YOCTO. Lance-Flamme Lance-Glace s’orgue joliment, il porte bien son nom. Procession Rituel se pointe, sur chants associés. Sans se presser, il s’étire et narratif, chope l’attention.
Photos: Dominic Berthiaume et Andy Jon Carre.
Excellent, l’opus laisse à Procession, Révolution le soin d’emballer le propos, entre envolées et sonicité. On se fait secouer, sans lui résister. Stylé, Zepta Supernova louvoie entre les mouvances. Station 01011, qui lui met fin, change de tons et instigue un canevas bringuebalant, enivrant, qui boucle le bazar avec une foutue adresse et une fockin’ propension à bruisser prestement. Terminé, tu n’as plus qu’à tout ça acheter…et tu n’as pas même à me remercier.