Hélène Ruzic (basse / chant) et Benjamin Racine (batterie) forment FOURNAISE. FOURNAISE est en braise, en colère aussi. Son Lang Fanm, premier album laminoir, rassemble neuf pavés d’un « Riot Grunge » furibard, Coeur cargo éructé en (mal de) tête. Break saccadé, voix flottante après un joli déferlement. Pas de doute, on sait s’y prendre. C’est à s’y méprendre, comme disait le grand et infiniment regretté Dom’. La Fournaise, brulot massif, ravive le brasier. Niché entre les styles, FOURNAISE développe le sien. Komen i Lé, agile et rythmé, refuse de se calmer. Furia sonore, impact des cris. Poids du verbe, sans trop de détour. Les ingrédients sont réunis, la tambouille est en ébullition. C’est la Fournaise. Coups de boutoir, façon bulldozer. Le Béton sur nos Voix, syncopé, lacère l’horizon. Belliqueux, enflammé, Fournaise sent le soufre.
Au mitan de la fiesta Maïdo, sans faire de cadeaux, sur chant presque en joie, dépayse. Lang Fanm rougeoie, ici il prend des airs d’ailleurs. Le rendu parle, sans critique possible. Mové Zerb, soutenu, accélère et se fend de poussées fiévreuses. La Funambule, en roulements de drums, hurle sa noise. Il est changeant, dans la retenue, ensuite débridé. Sa fin arrache tout. Dans ses traces Abysse Mâle, relents indus dans le buffet, alterne calme (relatif) et assauts criés. Fournaise assure, dos tourné à la soumission. Pas Envie de Parler, aussi griffu qu’insidieux, le confirme dans son assise en concluant une galette probante et bien exécutée.