LATHE OF HEAVEN, pour (bien) vous servir. NYC based post-punk, onze titres mouchetés de new-wave. Froids, parfois subtilement tenus, souvent rentre-dedans. Cet album, Bound by Naked Skies, qui fait suite à Demo. Il sort chez Sacred Bones, c’est un bon point que valide l’entièreté de l’opus. At Moment’s Edge l’amorce bien, voix grave et motifs plaisants font le job. Ekpyrosis prend la suite, offensif comme nos chers Rendez-Vous. Le rendu ramène aux late 70’s, cogne façon Killing Joke et peut parfois virer goth, sans prendre de dominante avérée. Sa qualité, elle, persiste obstinément. Genome, de ses roulements de batterie, part à son tour à l’attaque. C’est de l’ombrageux, crié, révolté. Ca nous sied. Ilusión de Luces (Cold’s Embrace), basse noire et guitares tranchantes en poche, castagne tout autant. La découverte est juteuse, lève rarement le pied et nous fait prendre le notre.
Inertia affiche une force de frappe similaire, sans se donner d’airs. Efficace, le disque retient de bout en bout. Inspiré, il ne plie jamais. Moon-Driven Sea, pop dans le chant, Fire Dances de qui vous savez dans les grattes, fait son effet. Durable. Suit The Breaking Strain, plutôt fonceur. LATHE OF HEAVEN, pour un tout premier LP, s’offre une série valeureuse. The Spider la renforce, fougueux et frontal. Entropy, au galop, la met en exergue avec un impact semblable. On navigue, en l’occurrence, de compositions fortes en climats débridés.
The faithful image, au moment des au revoir ou presque, sort le glaive et riffe à l’envi. C’est, une fois de plus, un effort haut de gamme qui nous est livré. Quand Heralds Of The Circuit-Born s’occupe de boucler la galette, il penche new-wave mais y greffe énergie, sons en pluie et cadence alerte. Bound by Naked Skies, parfait, qualifie ses auteurs et séduit sans discontinuer, aidé en cela par des chansons dénuées de travers.