Avec sa comparse Nina Gordon, Louise Post nous offrit un jour des 90’s Veruca Salt, étalon grunge-pop des plus fiables. C’est aujourd’hui en son nom que l’aventure se poursuit; après une collecte de démos, la Dame revient avec ce Sleepwalker souvent piquant, porteur de onze bons titres. C’est sur une note noisy que tout débute, au son d’un Queen Of The Pirates que le chant sucre et mutine à la fois. Première réussite, doublée d’une autre avec Guilty et ses accents Pixies. En bonne forme, l’Américaine renoue avec l’impact de son groupe d’origine. What About, à l’attaque folk-céleste, hausse ensuite le rythme. On retrouve des motifs dirty, pour notre plus grand plaisir, couplés à des enrobages poppy un brin volants. All Messed Up, plus lent, plus climatique, ne m’accroche que peu. C’est avec Killer, rapide, bourru, que j’adhère à nouveau. Sombre, le morceau griffe et gicle.
Dans l’élan Hollywood Hills, subtil, quasiment lo-fi, explore d’autres terres. C’est beau à entendre, mais trop poli pour ma personne. Au final, ça se prend. Secrets est lui aussi retenu, mais de belle facture. Louise Post n’a rien perdu, je l’attends cependant sur un terrain plus hargneux. Des trompettes de marque s’invitent, on en prend bonne note. All These Years reste également bridé, atmosphérique. Je décroche quelque peu, Don’t Give Up m’incite néanmoins à ne pas abandonner. Il est appuyé, estimable. God I Know retombe dans le plus posé, pour imposer un doux orage, soudain, de durée (trop) modérée. Enfin l’excellent The way we leave, rock et offensif, a le mérite de finir dans le mordant. C’est bel et bien dans ce registre, à mon sens trop épars, que je sacre une Louise Post qui quoiqu’il en soit, conserve intacte sa capacité à composer de manière efficiente.