Epiq est épique, il rassemble les barjots Laurent Paradot » (Gâtechien, Captain Parade…) à la basse, « Mat Gaz » ( Mars Red Sky & James Leg…) aux tambours alors qu’au balafon (et pas que) intervient un étrange et habile percussionniste répondant au sobriquet de « Bunard ». Qualifié d’ afro world punk, le trio délivre un succulent disque qu’il nomme Pas Bravo La Viande, sur le label bordelais Mrs Red Sound. On y dégote six morceaux sauvages, groovy, africains, pas ricains, qui se dansent avec tout le corps. Frairie le prouve, on est dans des sphères barrées et ingénieuses en termes de sonorités. Le voyage est immédiat. Exotique, tribal et sans pareil, Epiq se placerait entre Marvin et La Jungle. C’est dire si l’excitation monte, se parant de pointes bourrues. Alampic, de là-bas, dépayse à son tour. Il pulse, aussi céleste que puissant. Des voix s’y invitent, accroissant le trip. Je te dis pas, en live, la gifle que ce truc doit mettre!
Au troisième rang Pas bravo la viande, éponyme, allie les vocaux. Sur sept minutes et plus, il rue et rugit. D’incartades soniques en élans world défigurés, là encore le rendu s’écoute douze mille fois. On entend aussi, à nouveau, des chants qui s’en vont loin. Des échappées presque électro, mais avant tout Epiq. La création, avec ces mecs-là, n’a guère de limites. Les codes sont piétinés, la bienséance tenue à distance plus que respectable. Epiq régale son monde, dessine des traits novateurs. On adhère, et puis le pedigree des musiciens prohibe toute forme de contestation. James Krin, ondulant, se math et s’Afrique, tout à la fois. De partout, parce qu’on est chez Epiq, pointent des notes enivrantes. L’élixir se boit à la bouteille, au goulot, et se passe de bouche en bouche. Sans modération, on avale Epiq.
Epiq, dans sa capsule, chamboule les règles. Epiq Et Colegram sonne métal, par bribes, mais n’oublie pas de percer les cieux. Il breake, sautille, brasse les mouvances, louvoie vers l’excellence. Ses stridences le balafrent. Fichtre!, ça déboite! L’ épopée prend fin avec Dununba, dernière incursion en terres encore inexplorées. Enfin, jusqu’à ce qu’Epiq débarque. Entre chants d’opéra, enfin on dirait, et montées de sève dynamisantes, de texture singulière, dotées d’excès métal bien hybrides, on se cogne un Pas Bravo La Viande de génie, à l’écart de tout, pour une découverte de haut vol.
