Radiant est noise, il unit à ce jour Simona (Voice / Bass), le nouveau venu et loin d’être inconnu Stéphane (Guitar / Synths / Bass VI, vu chez Oiseaux-Tempête, Le Réveil des Tropiques et Ulan Bator) et Léo (Drums). Sa cassette, en céramique, est magnifique. Recueil de trois sorties, elle aligne treize galettes au chant féminin à la Kim Gordon, un peu, donc largement estimable. Lui est greffée, pas moins notable, une instrumentation sous tension fluctuante. Miss meteor décoche la première flèche, une déferlante dotée de motifs fins, bridée mais bruissant. Forever suit, plus lent, plus perché, avant de laisser son rythme se lâcher. Ca sonne 90’s, prêt à se fissurer. Donc on aime. Une brèche s’ouvre, dans laquelle des guitares nois(y)e se coulent. Dans le même temps, elles brillent et finalement, dégoulinent. La qualité est certifiée, Martha la surligne au gré de poussées lancinantes pas loin du post-rock mais sans l’ennui qui parfois entache le genre. Le terme du titre explose de l’intérieur, sans hâte. (u), dans l’insidieux lui aussi, avance sans se départir de son faux calme.
Radiant, dans son style, assure la partition. Rims se fait bruit avec élégance, oh tiens c’est à Heliogabale que je pense là! La fièvre s’empare de la chanson, voilà bel et bien ce que nous attendions. (i) débute spatialement, s’agite et parait vriller, mais reste au bord du ravin, en équilibre incertain. XIII m’évoque Sonic Youth, il est cadencé et se pare de guitares à la Lee. Ou Thurston, peut-être bien les deux. On prend, sinon ça sert à rien. Skin assure une digne suite, en ruades de lave vêtues de beauté. Aspettami fait montre de la même splendeur hérissée, valorisée par le chant.
Sa relecture, soit Aspettami Remix – Amaury Cambuzat, triture ses vocaux et réellement, sème un délicieux malaise. En surgissent, merveilleux, de sons clairs et de là-haut. Cut/Open se pointe après ça, selon une trame bourrue comme tenue. Sur la fin, le rendu fait dans la bourrasque. Là encore, on valide. Radiosi amorce le terme sur plus de six minutes où voix de fille charmeuse, ensuite plus vindicative, et décor sonore lézardé cohabitent. Il revient à Radiosi Remix – Adrien Kanter de siffler la fin des (d)ébats et tout ça se fait dans le vaporeux, le dépaysant absolument captivant au genre indéfini. Electro oui, psyché aussi, lunaire et halluciné, voilà un terme à la hauteur de ce EP Radiant / ORA / REMIX dont la sortie, assurée par Jelodanti et Taxi Driver, ravira les fans de musique noise que tous nous sommes.