Siren’s Carcass vient d’Amiens, j’en parle pour ça mais pas que. Mais pas queue…car la sirène électroïde est aidée par Viktor Alles, vu à la Briket’ y’a pas longtemps et c’était vraiment bien. Son artwork est l’oeuvre des Editions du Monstre et pour finir, son Méga-piscine sorti sur un label polonais mérite qu’on y délire. La Dame y libère seize titres, 3615 Morue y lance le bordel en eaux troubles et sa douceur vocale, d’abord, t’attrape. Après ça, le clapet électro foutraque se referme sur tes écoutilles. Fallait pas venir, tu vas devoir rester! C’est aussi tordu qu’addictif, c’est d’la zik de (Momo la) récup’ et ça dézingue notre monde. C’est dérisoire, mais ça dit des choses. Pédilove, aux sons fous, rote et groove dans une folie qui nous sauve. Corail aïe aïe enchaine, se prend les pieds dans la chaine. Il part dans l’décor, les siens ont d’ailleurs de la gueule. Les synthés sont cheap, sûrement tombés dans la piscine avant d’être joués. Ciel, ça sonne tout d’même! Et l’eau, braillé, on dirait une cassette des années 80 que le Bic a pas pu réordonner. Trop bon. Ca pulse grave, Le chant des moules marche sur la psyché.
Siren’s Carcass surnage, (largement) au dessus du médiocre. Mon humain idéal, enfin le sien, je coche pas les cases. Je vieillis, faut dire. Il n’empêche, le rendu excelle. Il se joue des codes, allie mélodie et sons de travers. Comme l’humain, en Somme. Trop d’organes n’est qu’interlude, bien sonique néanmoins. Diantre! Lézard, rythmé autant que haché, donne raison à TSUGI qui récemment faisait la part belle à la scène d’ici, enfin d’Amiens. Siren’s Carcass y trône, Sombre rave en poche, comme sous éther enfin au moins. Siren’s Carcass, je valide sans consulter qui que ce soit. Sombre rave s’emballe, Sans Sushi aussi et on fait de même. Il est joueur, affolé, affolant. Enthousiasmant. Les cadences bifurquent, Méga Piscine déborde. Pipipiscine est joyeux, il fait tache (jaune) dans l’eau chlorée. Horror brunch, traceur, fait la guerre verbale.
Photo Guillaume Rollinde.
Siren’s Carcass, puisque La mer est bleue, surfe et vire au tumulte. Voix de sucre, sons de sel (marin bien sûr). La mer est morte, ah putain! Manimal découpe son rythme, lui. Il est aquatique, bourré de tics…soniques. Dans le son, t’façon, Méga Piscine est polisson. Nage funèbre est noir, la mer est morte j’te dis! Enfin Hominus, sur plus de sept minutes malades, lancinantes puis complètement frappées, fait chavirer le bateau. Il est dingue, versatile, sans gouvernail. Il breake, céleste. Quel foutoir! Moi j’adore, Méga-piscine on s’y noie plusieurs fois et ma foi, il est plus que bon d’y boire la tasse jusqu’à en faire la notre, de thé bien entendu, au gré de ses flux et courants récurrents.