Après eux décennies chez Daptone, The Budos Band quitte le label pour Diamond West Records, estimant s’éloigner du son prôné par sa structure originelle. Sa différence et sa qualité, elles, demeurent et son nouvel EP, d’influences multiples, le démontre. Appelé Frontier’s Edge, il offre six instrumentaux larges, cuivrés bien sûr, que lance l’éponyme Frontier’s Edge. Ses cuivres s’échappent, sa basse chaloupe, ses guitares suintent le style. Stylistiquement, justement, The Budos Band ratisse trop large pour se laisser harponner. Il peut donner soul, sonner jazz, lorgner vers les 70’s, prendre des tons rugueux, il reste en tout cas très libre. Devil Doesn’t Dance, souple et subtil, dépayse. L’EP est une virée, dynamique, vers l’audace sonore. Ses climats attirent, s’étirent, mais ne perdent personne en route. Ils évitent, avec bonheur, le trop poussé. KRITN se présente, serpentant.
On ne peut, à l’écoute, ignorer la mixture du septette. La fin du morceau, psyché, étend son champ d’action. Ensuite Crescent Blade, funky, dansant, se délie sans perdre de sa force. Passage to Ashinol, de ses poussées de cuivres, séduit autant. On entend, souvent, des motifs imaginatifs. Curled Steel se charge de mettre fin aux réjouissances, il s’en acquitte avec prestance. La quête de Budos Band, fructueuse, nous emmène dans des sphères inédites. On y reste lové, dans le bonheur de la nouveauté musicale. Le groupe fait équipe, dans le seul but de perpétuer sa vision. Sans se trahir, il se renouvelle et continue à étonner, muni d’une sortie impactante et sacrément bien éxecutée.