Mistress Bomb H, son électro triturée, elle fait du bien. Elle dénonce, on est pas sorti des ronces mais avec elle au moins, on tend le poing. Les Nerfs nous les met, au son de Ta France on s’en branle carrément. Ca s’annonce révolté, un brin lunaire, au bord de l’indus tantôt, offensif dans le mot. Et inspiré, de dans les sphères du tunnel de l’underground. Enfin, un truc comme ça. Ta France. Ridicule. Exactement, Mistress! Electro en syncopes, jouissive. Col blanc, gorgé d’acide, de sons en loopings, de percus de la rue. Mistress Bomb H, sa cible, c’est les faux et les enculés. Les embourgeoisés, tiens donc ça rime! Forcément, y’a matière. En ruades psychiatriques, le morceau déjante. Et nous avec. Dans c’te patrie, t’façon, mieux vaut quitter la route. Avec Mistress Bomb H, tant qu’à faire, histoire de déverser. Son chant entre en guerre, ses nappes envahissent l’espace. La grogne, bave aux lèvres. Là aussi, électro sinueuse et surtout pas silencieuse.
Manquerait plus qu’elle la ferme, tiens! As-tu bien entendu, le bruit de la grogne? Tends l’oreille gros, ça vaut l’détour! La tuerie des prolos, froid et soniquement marquant, en remet une couche. Il sonne le glas, d’un pays pourri. Ensauvagement, chanté par Darmanin, s’élève très haut. Bien plus que lui, en tous les cas. Il est céleste, nourri de boucles obsédantes à la répétition rouillée. Moi j’adore, on ne sera qu’une poignée (quoique..) mais au moins, nos goûts seront vrais. Déferlent, d’un peu partout, les bruits gris. Les voix, jamais rangées. Sau-sau-sau, sauvaaage! Mistress nous injecte notre dose, vitale, de poison sonore. On en redemande, on a Les Nerfs bordel!
Délinquants, pas très sage, nous exauce. Je précise avant d’oublier, élément de taille, que la cassette sort chez Kerviniou, au fond d’une ruelle étroite, et chez Bruits de Fond. A l’ancienne, tu peux aussi la choper à ses lives. En attendant Délinquants, la police aux trousses, allume le brasier et fait dévier ses vocaux. Putain bordel, c’est la fin Sérafin! Avant ça Fumiers, giclée boueuse émaillée de voix lyriques ou pas loin, produit un effet sale. Il s’éthère, avec lui Les Nerfs prend fin et ne laisse personne sur sa faim.