Après Twins Who Fence, d’une pop scintillante, le Other Houses de Morgan Enos enchaine tout aussi magistralement. Le bonhomme de Hackensack, New Jersey y fait encore tout, avec un bonheur égal. En cinq titres, il charme et bouscule, son ultime morceau appelé Swine Among the Relics s’adonnant à la deuxième option dans des atours bourrus mais mélodiques. En ouvrant, la folk superbissime de Captive Audience aura d’ores et déjà plu à tout le monde. Other Houses trousse des chansons qui de suite, hérissées dans leur flanelle, font du gringue aux oreilles. Les nôtres, en l’occurrence. Enos y greffe, déterminants, des sons simples dont on s’entiche. Il y a dans son jeu de l’ombre, de l’intensité, des souillures merveilleuses. Jacket’s Creed, magique, pop-folk, noisy-pop, ne l’est d’ailleurs pas moins.
Dans son créneau Other Houses, du patiné au plus rugueux, tient le cap sans jamais fléchir. Drab Vocabulary, poppy et enjoué, appuyé, fervent et charmeur dans le chant, n’a pour effet que d’accroître l’impact de Didactic Debt Collectors. A chaque composition, au gré de dérapages bien sentis, Other Houses tutoie l’excellence totale. Il se dénude, un peu, quand survient Arc of the Arrow. Sans cadence, mais portée par des notes cette fois encore sublimes, voilà une oeuvre sans accrocs. C’est le cas de l’EP dans son intégralité, digne de toutes les sorties l’ayant précédé et que leur valeur m’a amené à distinguer en ces lignes. On opine donc du chef, sans aucune hésitation et avec grand plaisir, quand se termine le Swine Among the Relics final cité un peu plus haut.