Recueil de toutes les sessions enregistrées pour l’émission de Marc Riley, évidemment emblématique, Radio Sessions (Marc Riley BBC6 Music 2011-2022) offre trente-deux perles, connues ou moins, qui ont pour trait commun de faire resplendir la pop stylée à souhait des londoniens de The Monochrome Set. Ca débute par un classique jouissif, Eine Symphonie Des Grauens, qui évoque la rutilance des Smiths. On se laisse entrainer, charmer, par l’apparente simplicité d’un registre du avant toute chose à l’approche propre du groupe. The Mouse Trap est d’ailleurs tout aussi bon, le chant racé comme mélodieux. On note, par ailleurs, la vivacité du répertoire. Alphaville et Jet Jet Sunta, l’un joueur, gorgé de motifs d’excellence, l’autre sautillant, un tantinet bluesy, s’ajoutent à la longue liste des compositions indispensables. Uni, cohérent, le disque s’écoute de toute manière d’une traite. Moins en vue dans la carrière du groupe, Hip Kitten Spinning Chrome brille de la même force de séduction. Pop, maître ès pop dirai-je, The Monochrome Set parait ne pas vieillir. Cauchemar, entre autres, foisonne de notes addictives et couple le bourru à des passages subtils. On pourrait, pour le coup, distinguer la totalité des morceaux mais leur nombre élevé, la générosité de ces Radio Sessions aussi, m’en empêche.
Je citerai donc, arbitrairement, Lefty et sa basse ronde. Iceman, à l’orgue notable. Reach For Your Gun, en rafales de batterie, aux ritournelles majestueuses. I feel fine, pour ses décors superbes. Référence intemporelle, The Monochrome Set orne ses réalisations avec un savoir-faire à la limite de l’insolence. Mrs Robot, habillé de ces sons qui toujours mettent en joie, s’en fait la preuve. Summer of the Demon, léger comme alerte. La Chanson de la Pucelle, titré dans notre langue, orchestral, sans cadence ou presque. Hello, save me à la dynamique rock. J’ai pioché au hasard, sachant la qualité imprenable du tout. Il n’en reste pas moins que l’idée de Tapete Records, à savoir renouer avec la grande tradition de publier des sessions radio de grands artistes indépendants, enfante en l’occurrence une pelletée de chansons tout bonnement sublimes, aux teintes British irrésistibles et à la magnificence instrumentale fatale comme l’est celle de They Call Me Silence.