Elle est Allemande, elle est aussi magnifique et répond au nom de THALA. C’est son In Theory Depression qui me permet, avec joie, de découvrir sa dream-pop. Il m’en offre six titres, l’un d’entre eux est un brin trop délicat sans jamais sombrer (Sink) mais le reste, excellentissime, lorgne vers les 90’s jusqu’à en égaler l’impact. Sur lit de chant sucré You Had 2, pour débuter, se déploie sans hâte. A la minute, ou presque, il souffle une pop légèrement shoegaze. Le savoir-faire, déjà, se fait sentir. Et entendre. J’accroche, le saccadé et venteux Curtain Call se charge ensuite de semer une ambiance douce-amère du plus bel effet. La rêverie de THALA, faussement tranquille, fond sur l’auditeur. En l’occurrence moi, mais bientôt vous. La féminité de la voix, en outre, apporte un plus.
Au troisième rang Easy out, rythmé, remarquable, sonne comme un tube. Son « I hate you » fait mouche, sa bourrasque séduit. THALA sent la pop, alternative, qu’elle mâtine de jolies touches hardies. Are You Thinking Of Me (armée d’un tel disque, ça sera assurément le cas…), de teneur similaire, induit les mêmes ressentis. In Theory Depression garde le cap, Sink se montre pour moi trop prudent mais qu’à cela ne tienne, ici rien ne flanche.
C’est le titre éponyme, dans un premier temps posé, qui ferme la marche. On pense à Mazzy Star, pour l’atmosphère subtile mais aussi dans le timbre de voix. La chanson enfle, prend des airs plus bourrus. S’il se garde, souvent, d’envolées trop débridées, In Theory Depression impose une qualité égale, du cachet et pour finir, bien assez de relief pour convaincre la majeure partie de ses potentiels écoutants. Il sort chez Fire Records, qu’il gratifie donc d’une parution estivale sans défauts.