Le Murmure, si tu me lis alors tu le sais, même avec Tryo, je m’y rends. Même avec Skip The Use, fabriqué pour moi de toutes pièces mais qui fédèrera tout un public. Je m’y rends, à lui je me rends. Pour son lieu, pour ses gens, pour ses chalets, pour ses sons. Pour son édifice, pour ses stands, pour sa salade de pâtes. Pour Eu et pour eux. Pour Silmarils, programmé à 1h du mat’, qui délivre un set ravageur. Cours vite, Va y’avoir du sport frère! Je les attendais, j’ai patienté et à l’arrivée, récompensé j’ai été. Ce fut pour moi le clou du festival, sans conteste possible: David Salsedo et sa clique fusion à la patate décisive et incisive, toute en groove et force de frappe servie par moults morceaux de choix, ont complètement et malgré l’heure tardive retourné la place du château. Rien que pour ça, je me félicite d’en avoir été. Marqué je suis, dans la durée. A côté de ça Gambit, fruit du jumelage entre Eu et Haan, claque son rock’n’roll teuton. Basique, sans nouveauté, mais efficace et percutant. Sidi Wacho métisse, en mode Nord insoumis. For The Hackers, de sa superbe pop, démontre que dans l’secteur il y a de la valeur. Je mélange, je m’y perds, étourdi: l’ordre est bousculé, la hiérarchie aussi mais on s’en fout, anyway le Murmure te retourne. Y’a d’la joie ici, 5 Marionettes sur ton Théâtre m’ennuie mais Cachemire, pour une fois, rafle mes votes. Mademoiselle K, trop prudente pour moi, ravit les autres. Là aussi je m’en balance, je couvre le Murmure et ça me convient d’autant plus qu’à mon arrivée, j’ai renoué avec le Carpanorama. Avec l’IPA, avec Julie, avec Guy-Nicolas, avec Michel, avec Antoine, avec Séb, avec Vahan, avec Pascal, avec le Cocci Market ouvert jusqu’à pas d’heure.
Cachemire/Gambit.
Le Murmure est plein, entre habitués on se retrouve donc. Photos, bières et souvenirs. De ce vendredi, j’aurai tout vu car pour rien au monde, je l’aurais négligé. Retour, coucher tardif mais Silmarils au tableau de chasse. Du samedi j’attends Mustang, qui ne faillira pas, et We Hate You Please Die. Chloé, merveille absolue, à la basse et au chant. Le trio de Rouen s’éraille, rock et sans concessions. Pour conclure ça fait le plus grand bien, auparavant Naâman aura transporté son monde par son entrain, sa joie de jouer, de partager, et la musicalité de son set. On peut, parfois, être surpris. Les Hurlements d’Léo, après un début remuant, me font m’éloigner. Blasé je suis, tous ces groupes performent et moi je fais le difficile. Skip the Use, c’est juste de l’énergie. Néanmoins, ça pulse et ça déboite. Appelez-moi François, pour ouvrir, se fait trop avenant. Là aussi je mêle tout, même avec ses formations que je rejette le Murmure me chamboule. Je l’aimerai toujours, tous les jours et jusqu’au bout de ses nuits. A s’y mouvoir on peine, le bitume est rempli comme c’est pas permis. La pluie s’invite, aux arbres je m’abrite. Découragé? Presque, mais j’y retourne. Trempé, mais le coeur en liesse. Le Murmure est un aimant, un amant. J’ai froid mais à vrai dire, j’ai chaud. Yaniss Odua je ne verrai pas, je ne le regrette pas. Arnaud Rebotini, en revanche, armé d’un EP indus de tous les diables, j’aurais volontiers croqué son DJ set. Il a du goût, le gominé.
Mustang/We Hate You Please Die.
A plat, j’opte pour le retour. Du reste de ma carte Cashless, au Murmure je fais don. Je lui dois ça, au moins du moins. Depuis 2012, depuis Didier Wampas et Bikini Machine, je lui suis fidèle. Sans trahison aucune. A son annonce, sans même réfléchir, je braille pour dégoter mon pass. Et ça passe, le Murmure connait ses convertis! Ses deux scènes, complémentaires, me font de l’oeil. Séduit? Le mot est faible. Autour de moi ça smile, ça s’époumone, ça communie. Murmure, ton bruit est divin. Enivrant, il est dix vins. Ton équipe, belle armada, réalise des prouesses. Tes bénévoles prennent leur envol, précieux. A l’an prochain assurément, pour une nouvelle brassée de temps forts scéniques et humains.
Photos Will Dum.