Post-punk, électronique aussi, franco-anglais et basé à Londres, MadMadMad fait le fou -comme de coutume- sur ce troisième jet appelé Behavioural Sink Delirium. Au gré de neuf morceaux difficilement repoussables, les trois acolytes télescopent les sons, les rythmes, les styles, et chantent dans le délire. A Gin, No Tonic, Mannheim, courte introduction barrée, sert de tremplin à Krautjerk qui ne dit pas son nom, inclassable et groovy jusqu’à sa fin. Kraut, céleste et sauvageon, il est joueur. Ses sons fusent, ça grésille et d’emblée ça nous plait. You See, You Do It Like This, dans la foulée, dévie semblablement. On peine, réellement, à ranger MadMadMad qui de toute façon n’y prétend aucunement. Electro, dérangé, son registre s’applique à différer. Seule l’écoute, insistante, parlera. Totes Amazeballs, psychotrope, exotique, quitte la route à son tour. Il fait des détours, passe entre les tours, finit par percuter sans trop calculer. Il s’orientalise, tel un Lalalar. Magique!
MadMadMad, lancé, ne s’arrête plus. Il déroute et dépayse, derechef, quand se pointe It’s A Cat. Sonorités obsédantes, délire à la Primus dira t-on. Deckchairs, bricolé, plus posé que le reste et pas moins loufoque. Psyché, flouté. Puis Flute and the Hobo, vaguement dub, trippy et délié. Baggy Bag Bottoms, syncopé, qui dérègle la règle. Behavioural Sink Delirium, album sans bornes. Avec pour terme In The Garden of Mezcal, sur chants cinglés. D’abord frappé, puis éclairci. Il erre, peinard, entre les cieux. Sa fin s’emballe, elle tourbillonne et on se retrouve médusé, tourneboulé par une série de titres aussi captivants que difficiles à cerner.