Pour son Manifeste cotre la peur, déjà de traverse, j’avais aimé VioleTT Pi. Je le retrouve avec ce Baloney Suicide à la base pop, balafré, qui dans un premier temps me tiédit. Après rappel, et réécoute révélatrice, mon avis change du tout au tout. L’album, après un départ mélodique, essuie une palanquée d’excès sonores. Si Celui qui attend, pop polie mais tout de même largement séduisante, reste avenant, il touche au coeur et amorce les choses de belle manière. Oh, les guitares s’enhardissent. J’m’ai trompé, le sonique est déjà de mise. Butane, saccadé, filant ensuite, s’en habille. Entre coup de sang et exaltation mélodique, il assied l’approche de Karl Gagnon, maître à bord, épaulé dans sa déviante tache par Sylvain Deschamps à la basse, Maxime Drouin à la batterie et Daniel Baillargeon à la sauvageonne guitare. Son effort est beau à entendre et quand il saigne, il est meilleur encore. C’est dans l’option en question, de toute façon, qu’on connait et reconnait le gaillard. Pollen saturnien, folk en son début, pop et textuel -c’est là, aussi, une vertu chez VioleTT Pi-, séduit. Jaune miel, de ses motifs encore une fois plaisants, fait dans l’élégant noisy, bien dingue. Planquez vos mères, elles ont du mouron à se faire.
A sa suite Aubade juvénile, laid et stupide -vous comprendrez à l’écoute-, dessert une pop là aussi éclatante et impolie. VioleTT Pi la spatialise, l’orchestre, mais à sa manière et sans faire le fier. Baloney suicide, court, éponyme, groove et louvoie. Vocalement, il se veut dément. Ca vaut le détour, le mot a du relief et le propos est à aller chercher. Ca hurle, pour repartir dans une trouée à la Mr Bungle. Patton en verdit, je le vois d’ici. Sacrebleu, on a changé de morceau! C’est Jeté au monde comme un trophée, bruyant et excellent, que je décris là. Les guitares, en rugissant, m’engueulent. Cycle, sans dérailler, repasse un peu de baume. Il funke, tiens-toi bien Prince Rogers Nelson! Dans tous les genres, t’façon, VioleTT Pi a du style. Bipolaire, judicieusement nommé, s’orgue puis vrille. Normal, il a pas pris son traitement! Tu vois l’genre…
Photos Raphaël Grandmont/Benoit Paillé.
Dans la folie donc, l’album touche à sa fin. Le dernier des dragons, étoile façon Pixies sous perf’ de calme, avant une montée plus hardie, le peinturlure magnifiquement. VioleTT Pi fera un tabac, auprès surtout de ceux qui refusent la convenance. La qualité de ta détresse, de ses sons aguicheurs, en brise d’écarts tarés du bulbe, ne l’accepte pas plus. Enfin Infini, enfantin dans certaines notes, pop, électro, rock, nacré lui aussi de sonorités à la raison toute relative, campe un putain d’opus, différent en tous points, à la hauteur de la hauteur de son inspiré créateur.