Enfant aux USA, ado en Ardèche, basé ce jour à Lyon, Forest Pooky a ce don, solaire, audible, d’illuminer ses compositions. Son second opus, Violets are red, roses are blue and dichotomy, en fait montre sur dix titres où pop, punk-folk et accents rock enthousiasmants vous embarquent pour une délicieuse virée. If I get sick of it, le premier, délie des mélodies d’été, ornées avec un goût qui censément ne se conteste pas. Il y a chez Forest Pooky une immédiateté dans l’accroche, une propension à faire simple et élevé, qui constamment le distinguent. Des choeurs, aussi, qui parachèvent la chose. Marvellous, vif, punk dans l’énergie, d’un jeu alerte et patiné, fait lui aussi mouche. La journée, avec ce Rhodanien, promet d’être belle. Jojo judge, folk-pop, y glisse d’ailleurs une poignée d’airs superbes en plus, mélancolie en bandoulière. Crazy heart, Green Day -dans le ton- sans les « déboulonnades », vire à la régalade. Reste et persiste, éclatante, la splendeur poppy doublée d’un savoir-faire musical dont tout le disque tire profit.
Ainsi Voice of silence, à nu, s’en drape. Il est à la fois fin, fervent, sans chair et pourtant conséquent. Fog lui fait suite, de teneur comparable, avant de se dynamiser. Je reste à l’écoute, ce Violets are red, roses are blue and dichotomy agit positivement sur mon humeur du jour. I know what love is, dans sa rugosité pop-rock allégée par son chant, me conquiert à son tour. A chaque titre, fatalement, on plie. Wallflower, rythmé, presque country, charme tout autant. Forest Pooky n’en finit plus, au fur et à mesure que le terme approche, de nous faire sombrer dans le plaisir auditif.
Ceiling and the floor, percutant, trace une ligne punk-rock/power-pop aux abords Posies bienvenus. Violets are red, roses are blue and dichotomy sort chez Kicking Records, s’acquiert pour pas cher parce que là-bas, on respecte l’acheteur. Sa dernière envolée, nommée What you gonna do, suinte un folk-rock shooté à l’entrain, dégraissé, qui en toute fin de course sacre un album à haut pouvoir de séduction.