Signé chez Sub Pop, Codeine a fait parler de lui, dans les 90’s, pour son slowcore délice. Frigid Stars (1990), l’EP Barely Real (1992) et The White Birch (1994) ressortent tous, sous la houlette de Numero Group. Je fais le choix, puisque c’est le « very first », d’évoquer ici le premier nommé. Des dates suivront ce feu d’artifice mais pour l’heure, délectons-nous de ces pressages disponibles en vinyle pour la première fois depuis leur sortie originale, qui le seront aussi en cassette. Avec sa flopée de morceaux à la lenteur flemmarde totalement addictive, D en tête, Frigid Stars nous propulse dans les étoiles. Mélodies divines, penchants soniques peaufinés en font un must. De coups de sang bridés en ourlets subtils, un style se fait jour. Le style Codeine, pas loin du médicinal tant il fait du bien. Gravel bed, dans une trame songeuse qui elle aussi emprisonne sans se priver de nerf, nous chloroforme les sens. On adore. Codeine, en optant pour une beauté sans vitesse, en la balafrant occasionnellement, induit un effet durable. Pick Up Song, aussi paresseux que potentiellement bruyant, raffermit l’adhésion.
A trois titres déjà, pas plus, on succombe. 3 angels réitère cette mélancolie indispensable, ces excès massifs, célestes de par leur texture. Slowcore, copain! Souviens t’en bien. New year’s, merveilleux. On en ferme les yeux, rivés sur les cieux. Second chance suit, plus grésillant. Noisy, psyché, perché. Sans rythme, mais superbe. Tout comme Cave-in, post-rock sans l’irritation qui va avec. Puis rugueux, plombé, à nouveau splendide de par ses mélodies. Cigarette machine, ensuite, qui narre et cingle. Merci Numero Group, maestro de l’archive. Nous t’aimons. Old things nous y force, rêveur, noise et définitif. Enfin Pea, affiné, à l’orée de la folk, ensuite plus éraillé, rajoute de la superbe dans un opus qui n’en manquait absolument pas. Superbe idée, portée par un support de premier choix, que ces rééditions liées à un groupe plus que majeur.
Photo Mike Galinski.