Néo-Zélandais, progressif de belle manière et pas uniquement, Dragon sortit en 1975 ce disque coloré, joliment joué, que Replica Records réédite pour notre plus grand plaisir. Allez, Vermillion cellars laisse sa batterie le secouer, sa voix le typer, aussi fin que vivace. Guitares magnifiques, dans une magique échappée. Prog et rock, décor(s) tout en beauté. Départ merveilleux. La gash lagoon, finaud, assure la suite. Et assure tout court, aérien, planant jusqu’à prohiber la redescente. Du miel pour les oreilles, on sait de toute façon le flair d’un Replica, ici associé à Musea, loin d’être en reste, pour nous dégoter de derrière les fagots les meilleures sorties de l’ancien temps. Sunburst vient d’ailleurs le confirmer, ondulant, chaloupé, dans une dynamique aussi offensive qu’enciélée. Soniquement, là aussi, là encore, le régal guette. Les orgues brodent, superbes. Le face A de ce vinyle splendide prend alors fin, dans l’enchantement absolu.
On attaque la B, donc, au son d’un Grey lynn candy armé des mêmes atouts. Prog oui, ennuyeux jamais, joué entre brio et imagination, avec des pointes rock belliqueuses qui s’y invitent. Eparses, mais décisives. Du grand art, ce qui n’étonne guère quand on prend en compte la nationalité du clan emmené par le regretté Mark Hunter. Darkness, d’orgues frétillants, rajoute de l’éclat dans l’opus. Il s’enhardit, tout en gardant sa prestance sonore. L’éponyme Scented gardens for the blind, à l’issue et dans un velours dont il conviendra de se draper, terminant dans la douceur, ensuite avec plus de force rentrée, ce Scented Gardens For The Blind cacheté Dragon qui a bien des égards, méritait de revoir le jour.