Dutch Uncles, à ma dernière écoute (il y a tout de même 8 ans, à l’occasion de O Shudder), m’avait mitigé. Trop prudent, je le trouvais. Avec True Entertainment, plus enlevé, plus à cheval entre organique et synthétique, la donne change. Ses dix titres en effet, dans le sillage d’un morceau éponyme qui d’abord me laisse froid, avant de s’imposer par ses trouvailles sonores, affichent de l’allant, une pluie de motifs bienvenus et une sorte de fraicheur pop qui incite à l’écoute. Dramascenes, second effort, va d’ailleurs en ce sens. Un tantinet house, filant, il sert des effluves 80’s et on remarque dès lors, évidente, la parure imaginative des compositions. Tropigala (2 to 5), funky, en fait montre. Poppin’ le suit, doté d’un groove de basse qui remuera les croupes. Le genre est hybride, difficile à définir. Il fait, de manière audible, l’identité de Dutch Uncles. Exit row, appuyé, nous apporte la preuve qu’ici, comme dit plus haut, organique et synthétique se confondent au service d’un rendu somme toute enthousiasmant.
Les mélodies se parent, à l’envi, de gimmicks notables. I’m not your dad, rock soutenu puis électro-pop, amène de l’offensif. Dutch Uncles a trouvé sa posture, sa patte sonique. Deep end, d’obédience 80’s et presque cold, élargit sa palette. L’album demeure, notons-le, parfaitement cohérent. Des guitares aiguisées, quand ça leur prend, l’épicent. On ne les fuira surtout pas. In salvia, dynamique, synthétique mais dans la plaisance, entête de par ses boucles. Une brise fort agréable, à l’écoute de ce True Entertainment, nous caresse la trogne.
Photo Oliver Sangster.
Sur la fin End belief, d’une pop vive, maintient l’élan. Des sons sacrément bien pensés, en outre, s’y font jour. Dutch Uncles, de bout en bout, convainc. Son Dead letter terminal, vif, teinté lui aussi de passages où la basse ondule, de sons bien bons, lui permet d’ailleurs de boucler sa route sur une bonne note. On en attribuera une, de ce fait, à l’opus en présence qui sans nul doute, entérine l’approche du groupe anglais.