Sorti à la base en 1981, Blood On The Moon, du Chrome d’Helios Creed et Damon Edge, ressort via Cleopatra Records. Cold et urgent, dément et post-punk, il s’insère dans un superbe écrin, en vinyle svp! Ses neuf titres d’origine, lancés par The need et ses chants psychiatriques, sa vitesse de course incoercible, se voient prolongés de quatre morceaux live. Inner vacume, goth, nous rapelle à quel point l’opus se doit d’être possédé. Ou acquis, pour qui ne l’aurait pas. Perfumed metal le suit, lancé à toute berzingue, indus, habité et bien plus encore. Dans la déraison Chrome, référence s’il en est, trouve sa posture définitive. Planet strike, frappé de soubresauts, presque psyché, agité et entêtant de par ses sons et ruades, élargit son champ. L’album est captivant. The strangers, aux riffs secs et tranchants, punk dans le ton, goth et souillé, complète le tableau en suscitant la même accroche. Chrome ne se classe pas, surtout pas. Il fait du Chrome, semblable à nul autre. Insect Human, indus TGV, dégomme. Lui aussi, cadencé à souhait, invective la psyché qui mise à mal, en tire le plus grand bien. Un break survient, dub dirait-on.
Plus loin Out Of Reach, sur guitares à nouveau mordantes, basiques et efficientes, réacidifie le contenu. Les voix émergent avec peine d’une trame déviante, rythmée, qui s’enfonce dans le cerveau. Brain On Scan fait de même, à vitesse comparable voire plus prononcée encore. Il va sans dire que Chrome, à l’instar d’un Suicide, impose sa vision. Blood On The Moon pulse, bruisse, ses vocaux se diluent. Le titre éponyme, enfumé, psyché et insidieux, instaure cinq minutes volantes, psychotropes, avant une série de lives à la qualité sonore discutable, de Out of reach à Planet strike. Le chaos est de mise, on salue en tout cas l’idée du label de Los Angeles qui souvent, avec pertinence, remet au goût du jour des pépites d’un temps révolu.