Suisse, Annie Taylor est un groupe. Rock, franc du collier, pour moi entre Hole et les Breeders. Inner Smile est son nouvel album, il me permet de le découvrir. Ca se fait avec joie, l’aficionado des 90’s que je suis en a réellement pour son compte. En douze titres, qui fuzzent et mordent dans le sillage d’un Birds inaugural déjà rassembleur, psyché comme griffu, la différence opère. Il semblerait qu’Annie Taylor, agile, soit en mesure d’empiler les perlettes. Love is blind en est une, roquette rock perforante que le chant mutine et/ou allège. Trop bon! Smothering me, sur des tons plus pop-folk tout aussi séduisants, parachève un début brillant. Chant féminin, more women on stage!, parties instrumentales à ne surtout pas jeter font de ce disque un must. Schoolgirl, dans une dynamique à la Redd Kross, rock, rock’n’roll, mélodique comme impétueux, riffe franc. On est bien ici, Push me instaure alors une trame plus massive qui ne manque pas de trouver sa place en dégraissant après un début bien parpaing. Bien joué!
Plus loin Moving too fast, pop-rock millésimée, un brin Lemonheads, grondante et appuyée, maintient le cap. Ride high aussi, délicat. Pixies dans le sens Bossanova du terme. Ou alors, et plus sûrement, Courtney Love dans sa version douce. Figure it out, après, se chargeant de dynamiter la casbah. Dans un premier temps, tout au moins, avant de faire plus poli et puis encore, plus durci. Bref, savante alternance. Fucking upset, à la Deal, venant dans la foulée raffermir le rendu. Je dis oui, à Annie Taylor. Call it off, vitaminé, mutin et d’une traite, me donne raison. Sister suit, indé jusqu’au bout des guitares. Annie Taylor, c’est une trouvaille de taille. Sister marie le crémeux, le mélodieux, et des plans plus sales. Rien ne foire. Room 217, quand il faut finir, s’en occupe sur des tonalités pop noisy qui une dernière fois, embrasent un impeccable Inner Smile.
Photo Jérôme Longhi.