Californienne, Chloe Gallardo raconte la trahison (amoureuse, amicale), le fait de surmonter l’épreuve de la séparation. Influencée par des formations telles que Broadcast ou My Bloody Valentine, elle y greffe son approche folk pour créer ce qu’elle appelle de la « »dark shoegaze indie pop », tout au long de ce Defamator estimable à plus d’un titre. Il en décline d’ailleurs dix, le premier d’entre eux se nomme Bloodline et d’un début folk finaud, il évolue vers des guitares dreamy assez piquantes. Le ton, vocalement, est rêveur. La recette fait effet, God is dead suit dans une draperie lo-fi soyeuse et songeuse, à nouveau, mais lézardée par de belles embardées, mesurées. La batterie, syncopée, anime le titre. On pense à Mazzy Star, à ce moment précis, pour le timbre de voix.
There will be blood, mid-tempo doté d’élans shoegaze délicieux, valide après tout ça les dispositions de la Dame. Le trio d’amorce est par conséquent concluant, l’éponyme Defamator s’y invite dans la brume. Chanté du bout des lèvres, il s’habille de grâce. [Untitled], bref interlude, vire dreamy trituré. Il annonce New Jersey, façon Mazzy Star -à nouveau- dans son déroulé lascif. Sa fin, noisy, rappelle elle MBV. Le contenu, dès lors, attire sans rémission. To see you go, gentiment pimenté puis plus franchement belliqueux, le confirme sans coup férir.
Photos Natalie Minguez.
The way lui emboite le pas, lo-fi, vaporeux. Last dance, au moment de l’au revoir, déploie une trame mi-douce/mi-amère. Le terme, ici et derechef, s’emphase dans une vague de sons shoegaze bienvenus. Les guitares s’aiguisent, tandis que le rythme reste bridé. Plus que plaisant, ce Defamator sorti chez Taxi Gauche Records s’achève au gré de New jersey (reprise), suivant une minute de chant fragile englobé de sons brouillardeux.