Ils furent Crocodiles, excellents. Fous et doués. Ils devinrent BangBangCockCock, enfin BBCC et ce ne fut pas moins bon. La clique strasbourgeoise emmenée par Adrien Moerlen et son chant Devosien poursuit ses cavalcades, tarées, au son de ce Michael vigoureusement synthétique, frappé du bulbe, organique itou. Dear Ol’Michael, où j’entendrai des Sparks en plein délire bruitiste, amorce le délire. La life de Michael, sans commune mesure, est ici étalée. BBCC creuse son trou, musicalement s’entend, avec grand talent. Lyrique dans son boucan, son désordre pensé dézingue la normalité. The Prize, joueur et truffé de remous, mélodieux et trituré, exubérant, télescope ses sons. Muthafuck, c’est jouissif ce bazar-là! Depuis Crocodiles, t’façon, je suradore ces gens. Il y a Anne, aussi, qui prend part depuis le départ. Anne qui? Anne Ahlers frère, tu connais pas? Bien dommage. Trial 1 (Emotional Intelligence), dans l’alternance entre allant et accalmies (trompeuses toutefois), ricanant, vocalement asséné, fait la nique à David. David qui? David Byrne couz, tu connais toujours pas? Tu es bien jeune, alors.
Bref, on se cogne ensuite un Hammer of God aux synthés charmeurs, en volutes cinglées. Refrain insistant, trame fissurée. Le bordel est court, mais se retient. Sitcom, sautillant, inclassable et insaisissable, mélodieux et entrainant jusqu’à l’indispensable, se pop complètement de travers. BBCC lui, les travers, il en a pas. Il n’est qu’excellence, performance, hors-cadre et autonome. C’est des oufs, ce matin j’écoutais le nouveau La Jungle alors dites-vous bien que pour ce jour, j’ai ma dose de zik en marge. Trial 2 (The Gauntlet) m’en perfuse une nouvelle veinée, parfois tribal, souvent magique, tout le temps prenant. BBCC, à la BBC, foutrait un dawa de tous les diables. C’est ce que fait Trial 3 (Televised Acts of Faith), électro, appuyé, rock, bourru, spatial d’un seul coup. Michael sort chez October Tone, label que t’as intérêt à y aller l’acheter sinon j’te claque une mornifle sur la joue droite.
Dans l’attente Life Coach (oh, c’est Peter Deimel qui a masterisé le truc, au Black Box en plus!!!), presque orchestral, astral et sidéral, ah non pardon sidérant, claque soudainement une échappée endiablée. L’instrumentation, en crise, groove génialement. Adrien, Anne dans ses talons, enclume son chant. Ca branle dangereusement, ce Michael. Il va sans dire qu’à la première écoute, on en est totally accroc. End Theme nous y contraint de toute façon, surfy enfin je crois. Un peu B.O., aussi, mais dans le givré. Enfin Motorad, narratif d’abord, puis pop filante et affriolante, un tantinet crooner, termine avec éclat une galette à se payer ICI, tout d’suite, parce qu’elle défonce et refuse, obstinément, de s’en tenir à cette putain de norme que suivent fidèlement les êtres sans idées.