Italien, Leather Parisi est aussi dub qu’indus, aussi noise qu’électro et encore, je résume. Il est noir, presque doom mais carrément pas. Il ne se saisit pas. Présent depuis longtemps, enfin 2018 mais avec à la clé une flopée de supports anormaux, il décoche un Dub Exorcism psychotrope, enfumé, haut perché, jonché de trouées bruitistes. Quelques voix s’y glissent, les syncopes cinglées de Neon scuum dubent sur des chants extravagants. Le début, sans prévenir, largue les amarres. Dub assurément, dément tout autant. Les mots sont fantômes, le climat sans lumière. On s’y laisse choper. Guance di Sale, lancinant, induit les mêmes sensations. Il erre, chuchote, flotte au ciel. C’est du miel, à l’arôme viciée. Dub? Oui, encore et pas seulement. Social Monogamy, bande-son de la déperdition, harshe ouvertement. A sa suite Vox Arcana, sur tapis de rythme au poids certain, dépayse. Chants du pays, éruptions indus rouillées.
Ca me va, Dub Exorcism pousse à l’évasion et s’en prend à la raison. A l’aliénation, en une planète défaite. Le morceau grésille, noir comme nos espoirs si toutefois il en existe. Opal Grim se présente, d’entre les nuages, entre vocaux flous et sons tournoyants. En ressortent, comme chez les Young Gods, des bruits interplanétaires. La santé mentale, déjà fragile, est à nouveau en péril. Post Noisem Domini, de ses effluves qu’on dirait d’abord Tibétaines, de ses percus autant soutenues que saccadées, de ses voix derechef songeuses, décalées, conclut déraisonnablement. Notre ère, pour le moins bancale, trouve ici une traduction sonore en marge, exutoire, qui nécessite quelques écoutes avant de complètement se (dé)livrer.