Duo new-Yorkais, Decisive Pink unit Angel Deradoorian (ex Dirty Projectors) et Kate NV, artiste de pop expérimentale. A deux donc, les Dames fabriquent une électro-pop dépaysante, un brin lunaire (Voice Message), hautement addictive, animée et sans courbettes aux tracés connus. Ticket To Fame, leur premier album, la décline sur onze titres truffés de synthés analogiques frétillants, cosmiques, enlevés (Cosmic dancer, entre autres)). Régal total, l’opus s’offre aussi des voix significatives. Haffmilch Holiday lance la danse, synthés froids et vocaux chauds s’y répondent ou plutôt, s’y greffent. Léger mais entrainant, le titre séduit de suite. Ses sons, imaginatifs, sans chaines, lui donnent de l’allure. What Where, dans une pluie de sonorités d’étoiles, enchante tout autant. Aquatique, il est aussi légèrement orchestral. Les nappes de synthés, là aussi, forcent l’adhésion. Les tons exotiques de la chanson, en outre, amènent un plus. Après ça Ode To Boy, rythmé, lâche une dream-pop de choix. On prend bonne note, encore, de l’étayage. Destiny, cold et très B 52’S dans ses notes, rallie à son tour.
C’est fait, je le sais et le prétends; cette paire là a tout pour plaire. Elle dévie, crayonne ses propres traits. Potato Tomato, inclassable, dub un tantinet. Musicalement, la création est de mise. Le trip est poussé, le résultat supérieur en termes de qualité. Voice message et Cosmic dancer, cités plus haut, positionnent Decisive Pink plus haut encore. Rodeo, à leur suite et sur chants d’oiseaux, souffle une ritournelle insistante. Alors, on s’en entiche. Sans hâte, il finit par se hâter. Kraut, « kosmische », il engourdit l’esprit. Decisive Pink, sans failles, signe en l’occurrence une composition, comme tout ce qu’il entreprend, de haut vol.
Ainsi Interlude, court mais notable, obsédant, nous amène t-il après quelques volutes superbes à Dopamine. Un groove électro teinté de funk, magistral. Dansant, orné de basses rondes et de sons remarquables. C’est chez Fire Records, boutique oh combien fréquentable, que sort le disque. On les en remercie, la trouvaille est pépite. Elle prend fin au son d’un Dusk apaisé, en instrumental spatial conclusif d’une galette tout simplement envoûtante.