Ils ont longtemps, sur les opus de l’un et de l’autre, collaboré. Aujourd’hui ils oeuvrent ensemble, le temps d’un so perfect The Eye(s). Delgado Jones et John Trap, fleurons de nos boutiques indé, délivrent ainsi douze titres où traces 80’s et rock large, à la superbe teintée d’offensive, fait merveille. On y va, un délié The Sin(s) sème une première graine fertile. Sa douce amertume séduit, suit pour planter le clou un The Beast(s) bien plus nerveux, gouailleur, d’abord retenu dans ses recoins dark. Il se vice, dessine un rock qui groove. La dextérité, chez ces hommes-là, n’est plus à prouver. The Son(s), aux motifs prenants, file et marie rock, électro avec une vaguelette de post-punk. Enfin il me semble mais à l’arrivée, t’manière, le rendu rutile. The Candie(s), d’une pop un brin lo-fi, façon, Pavement, flemmarde, est également extrait du meilleur tonneau. Etonné je ne suis pas, j’entends en outre des tons et sons qui fleurent bien bon. Un refrain, aussi, que je me garde sous le coude. Quand tu penses qu’en CD la rondelle coûte dix boules, tu te dis que quelque part le monde n’est pas si mal foutu.
The Empire(s), spatial, vire ensuite sur du rock griffu. Mazette, que du bon sur c’te planète là! The Eye(s), éponyme, serti avec soin, a du chien. Il chante bien, folky. Le truc sort chez Super Apes, alors il suinte la vérité. The Sinner(s), électro autant que céleste, se bride avec prestance. Il laisse filtrer, bienvenus, des sons vrillés. Il est gris, en loopings psychotropes. The Waterstar(s), pop superbe, chantée avec timbre, fait fin et de pair. Car DJ et JT (on dirait, nommés ainsi, deux rappeurs bien beaufs sur thématique gros seins et bagnoles de marque), alliés, produisent des pépites. The Corpse(s) en est, jubilatoire, plein de jus et de souille rock ingénieuse. Ici encore, les sonorités plairont sévère. On sort du cadre, dans l’espace où tout est permis. Les voix se répondent, le rythme s’intensifie. Excellent!
The Ground(s), psyché, reluit mélodiquement dans une certaine forme de mélancolie. Y’a d’quoi, t’as vu l’monde qu’on se cogne? Heureusement les deux acolytes, comme toi et moi, n’en veulent pas. Ils luttent soniquement, musicalement, comme le tourbillon qui nacre le morceau. The Dog(s) prolonge le bonheur, heavy, amarré à de grosses guitares. Des synthés s’y incrustent, élaborant des trames d’obédience new-wave. Disponible ICI, The Eye(s) tape dans l’oeil. Son final, intitulé The Blood(s), termine sur une dynamique électro-pop chatoyante à souhait, concluante à l’heure de conclure, digne du brio récurrent que le projet renvoie.