Petit Fantôme, projet solo de Pierre Loustaunau, fait son retour avec Stave II. Conçu comme une mixtape, l’opus dégorge une pop d’éclat, déclinée selon un large éventail. Déliée et narrative, joueuse et animalière (Je respecte ça, un Réveille-moi indolent), elle brille. Tantôt, elle durcit le ton et ça séduit sévère (Bonjour Pierre et ses voix d’ordi sur tapis de guitares aiguisées). On renoue, dans le bonheur, avec le savoir-faire de Petit Fantôme. 2020, cuivré, débute dans une élégante détente. Ses chants dévient, il syncope et mue en sons exotiques. Il hausse le rythme, dans une électro pop toute en vivacité. C’est gagné. Stp apaise-toi, d’un format similaire dans le ton, convainc avec la même maitrise. Ses notes virevoltent, animées. Interlude trituré, ensuite, qui laisse place à Réveille-moi, cité plus haut. Il est d’ores et déjà clair que le sieur Loustaunau, à l’inspiration intacte, conserve ici un niveau élevé. Ses chansons, leur patine, ont ce je ne sais quoi qui quelque part, apaise.
Mon chêne, à l’allure fanfare, puis électro à nouveau ludique, incite à jubiler. Belloc en est la suite, ici chaque morceau découle quoiqu’il en soit du précédent. L’excellent Bonjour Pierre, également mentionné ci-dessus, griffe avec joliesse. Etiquette visite la lune, Je respecte ça y reste un tant soit peu perché. De bon matin, Stave II me prend la main. Le temps qui passe, pop soyeuse, se jazze sans virer au naze. Loin s’en faut gros, on est chez Loustaunau tout d’même! Alors la qualité, à tous les étages, dans toutes les pièces, te tombe sur le râble. Tu ne vois rien, plutôt en vue, flotte et suscite le lâcher-prise. Vivre peu, plus appuyé, groove dans une brise poppy estivale. Petit Fantôme a le don, peaufine ses ritournelles, leur adjoint des étoffes charmantes.
Ici le propos s’hérisse, les sons tournoient. Dingue & down vient se lier à la cohorte des fockin’ good songs. Kraut on dira, Petit Fantôme on criera. Le morceau rutile, mi-doux/mi-amer. Les cuivres reviennent, synoyme de joie. On est bien, fin bien copain comme dit dans mes contrées. Elle succombe mais qu’importe, ce dernier track file bon train sur tracé kraut céleste réellement enthousiasmant. Sur sa fin, il se nervure à la Yeti Lane. Retour gagnant de bout en bout, pour notre précieux Petit Fantôme, avec son Stave II étincelant et séduisant d’une irréprochable teneur.