Abrasive Post-Punk/Noise from Switzerland. En lisant ça, sur la page Facebook du trio, je me dis banco! On y va. ASBEST, la clique. Cyanide, l’album. Neuf jets sans déchets, bruitistes, où des causes comme le genre, l’identité, le développement de soi dans un contexte fortement normé sont vertement défendues. Soniquement, on pense à APTBS. Autodigestion, sur lequel le chant se Yow (Jesus Lizard, non plus, n’est pas très loin), pose ses ruades pesantes. Il bruisse, laisse ses guitares baver. Dystopium suit, basse en avant. Lui aussi se saccade, vindicatif. Robyn Trachsel (vocals/guitar), Judith Breitinger (bass/vocals) et Jonas Häne (drums), dans un unisson fracassant, font le job sans sourciller. Hubris, plus rythmé que les titres d’ouverture, turbine méchamment. Il y a et elle s’entend, chez Asbest, une rancoeur que sa noise épanche. Interlude I, spatial, barré, éthere l’auditeur. Dans ses pas Declaration of Defenslessness, de format étiré, couple sons célestes et voix narrative. Compact, il lacère et se retient.
Après ça Mutually Asured Reduction, noisy autant que mélodieux, fait respirer l’ensemble. Sans oublier, c’est ici une spécialité, de se boursouffler au gré d’élans salis. Les vocaux s’y complètent, différents dans leurs timbres. C’est par soubresauts qu’indéfectiblement, Cyanide s’insinue en nous. Restraining Order, tout aussi ramassé, s’affine brièvement. Les quelques encarts plus tranquilles, idée porteuse, sont d’un réel apport. La fin du morceau se débride, orage. Interlude II renoue avec le barré, vaporeux, un brin indus, chuchoté. Enfin Cyanide for Breakfast, mid-tempo fatal, flotte dangereusement. Versatile, il se pare de trouées fissurées. Ses accalmies sont belles, les voix s’y greffent derechef. On ne s’ennuie pas sur ce Cyanide sorti chez A Tree in a Field Records, au terme chaotique doté d’un break bienvenu.