Oyez oyez braves gens, Chiens de Faïence opte pour le French! Ce faisant, il mue aussi vers des contrées freak-folk qui se substituent, sans le gommer, au répertoire indie des deux opus précédents. Verdict? Un régal frère! On frise souvent, sur ce Faux mouvement, la lo-fi d’un early Diabologum. Déjà bien, plus que bien, en fait preuve. Chants mariés, masculin-féminin. Textes naïfs, dirait-on, mais en fait non. Folk à nu, l’essentiel est retranscrit. Ca prend sans forcer le trait, Ca me rappelle quelque chose enchaine, orné dans la beauté. Ici aussi, on se dépare. La méthode est efficiente, elle touche de plus au vrai. Pas beau, plus rythmé, tend vers un doux tapage. Des « ouuh » surgissent, on relèvera les nombreuses initiatives judicieuses qui parsèment le disque. Cahin-caha, qui porte bien son nom, folke avec une douceur enveloppante. Bon, j’adore. Mais j’aimerais bien, tout de même, entendre des escapades. Une heure et vingt minutes, sur deux minutes quarante-six, me satisfait. Agité, il charme sévère et laisse ses chants enfler. J’adore, je l’ai dit déjà dit mais je m’en fous, je l’redis frère!
Arrive à ce moment Le faux mouvement, éponyme. Bref, il est derechef folk et de voix ensemble. Il est fin, itou, et textuellement insistant. Suit C’est pas dans mes cordes, lent, tout aussi réitérant. Il a du chien, charmant et délicat. D’un coup, la cadence s’enhardit. Bien joué! C’est pas dans mes cordes, chanté à l’envi, refrain sans frein. Il est bien évident qu’en l’occurrence, Chiens de Faïence se renouvelle sans s’y trahir. Un copain à moi, selon des notes à la The Notwist enfin moi j’trouve, sème une torpeur toute en ouate. Les animaux en verre soufflé, option enlevée mais malgré cela mélodieuse, amorce la presque fin en s’habillant de grâce.
Plus loin Les pierres, de percus marquantes, séduit semblablement. Se suivent et ne se ressemblent pas trop, à l’écoute, les morceaux qu’on garde en tête. Chiens de Faïence, pour le coup, confirme ses dons et refuse l’inertie. Une poignée de « ha-aaaahhh » plus loin, vient l’heure d’en finir. Pas grave, on a kiffé pire qu’un couscous royal gros! Bon ici, faut dire, la recette est plus digeste. Mon village, qui termine l’opus, distille une superbe nostalgie. Sans hâte, il prend du coffre. Pour ma part je valide, je chantonne et me voilà en proie à la joie. Ce qui, en ces temps mornes, suffit largement à ce qu’on entérine la création du trio concerné.