Damned, re v’là Gontard! C’est pas trop tôt. Le mec de Romans, sur ses désabusées romances, revient l’espoir nous refiler. On est pourtant, ici, en 2032. Pas de quoi, surtout pas de quoi pavoiser. Akene Guetno nous le conte mais les vignettes sonores superbes de Gongon, entre pop et électro, magiquement troussées, font gicler la joie. Elles me rappellent celles de nos albums Panini, quand tu rageais parce qu’à Monaco, il te manquait Bruno Bellone et ton pote, lui, l’avait. L’enfance, l’insouciance qu’au delà de ses constats, l’artiste convoque. L’époque vrille, Ce qui restera de nous en fait état sur une tchatche Gontardienne à nouveau saisissante. Musicalement, la mélopée enchante. C’est entre autres pour ça que ce gaillard-là, il est bienfaisant. La bande à Guetno, qui fera notre satisfaction, lâche une électro étoilée, gorgée de lucidité, fédératrice. S’oppose, avec joliesse. Le mer monte, la colère avec. Alors mettons-là en son, pour ça Gontard fait partie des infaillibles. Juste quelques flocons qui tombent, linceul d’un monde mort. Superbe, presque joyeux parce que Gontard, dans le désenchanté, insuffle de l’enjoué. La nuit disparue, aux motifs en amorce qui m’évoquent cette song de Gainsbourg. On trouve, pour le coup, la même brillance, dans l’ornement, que chez le grand Serge. Merci Gontard, on t’attendait. Mais p+++++, c’est pas trop tôt!
Tu nous offres, généreux, Experience en cours. Piano-voix, court mais élégant. Eloquent, ça n’étonnera personne. Puis Allonsanfan (surveille ton orthographe, Nico!), la patrie fermera sa gueule. Etoffe, encore, splendide. Du beau, vous dis-je, dans ce monde terni. Seul le croque mort a pleuré, folky et entrainant, virage décisif. Des notes de bonheur, virevoltantes. Ecouter Gontard, c’est se doper à l’antidote. Bienvenue. Traits rock, société régénérée. J’y crois pas mais comme c’est Gontard qui l’dit…alors on s’en persuade.
On est, en l’occurrence, du bon côté. Celui du changement, au son d’un énième morceau d’éclat. Krishna 2032, vocaux de dame, nous caresse les âmes. Gontard trouve les mots, il balaye les maux. L’indolence du titre, magnifique, séduit. Socrate ombrage l’horizon, f+++ them all ça se gâte! Socrate, fatal prêcheur. On s’en retourne, à Gontard, en pleine misère, en terrain familier, en terreau déglingué. On y aura cru. Gontard mollarde, sur l’ère en cours. Sur sept minutes, il délivre une plage vivante, animée, dans une draperie électro-pop incisive et merveilleuse.
Photos Louise Poncet.
J’y croyais, t’y croyais, il y croyait. Je le mets pas au pluriel, allez si tiens! Au présent même, le terminal Reset me le permet. Sur des airs dépaysants, psyché, insulaires parce qu’il faut bien s’évader. Alors faisons risette, au gré de ce Reset Gontardisé. Votons pour lui, pour son disque, pour l’ensemble de son oeuvre parce qu’assurément, s’il était absent, nos jours seraient bien moins chantants. Gontard est de retour, on l’en loue et on adule, entièrement, son 2032 aux effets salvateurs.