Issu de Brest, de Paris aussi, Karaba F.C. fait dans le post-hardcore screamé, parfois plus mélodieux, qu’il tient sans sourciller. April Dancer est son second EP, enfanté avec Serge Morattel. Rien de tel. On y dégote, pour notre contentement, six pavés bien façonnés. Roundabout, chargé d’ouvrir, instaure une amorce posée avant de nous déferler dessus façon Deftones. Son rythme s’emporte, se fait ensuite plus souple. Le chant, à moitié avenant, à moitié percutant, se greffe à des guitares vindicatives. Dans toutes ces nuances, Karaba F.C. tutoie l’excellence. Medication, sur notes fines que des ruades épaulent, est lui aussi relevé. Entrainants, les morceaux du quatuor raflent vite la mise. My demise, au troisième rang, impose ses chants unis. La baraque est solide, on a la un groupe à l’évidence fiable.
Photo Jacques de Rougé.
Pain & pleasure, de guitares finaudes en retenue annonciatrice d’une forme de déluge, finit par se saccader dans la furie. Vocale, instrumentale aussi. Résultat, un nouvel effort de choix. Pictures of us arrive après ça, porté par une ferveur intense, un tempo « mid » et comme de coutume, des vagues sonores bien senties. Karaba F.C. a d’ores et déjà fait ses preuves, il se permet pour le coup de finir sans la moindre trace de faiblesse. C’est même avec une force ébouriffante que résonne In The Violence, rapide et remonté, au moment de conclure les débats. L’objet sort chez quatre labels eux aussi recommandables, ça ne fait bien entendu qu’en accroitre l’indéniable impact.