Duo de « vétérans » franco-britannique issu de Paris, IATHL, dont les 3 albums précédents sortirent sous l’appellation Igor And The Hippie Land, nous offre ici un 4 marqué par l’influence, digérée, des artistes suivants: Bowie, Roxy Music, Talking Heads, The Beatles, Blue Oyster Cult et la musique instrumentale façon Philip Glass ou Brian Eno. L’opus a du chien, onze baguettes à déguster toute affaire cessante le parsèment. Running away donne le tempo, Thin White Duke de velours sur fond de pop-rock à l’étoffe soignée, mais aussi rudoyante. On enchaine sur ce Hollywood lui aussi enlevé, au riff franc. Les atouts sont similaires, nous voilà déjà face à deux réalisations sur lesquelles nous n’ergoterons pas. La teneur reste classique, mais diablement bien troussée. Evil blues, plus climatique d’abord, dépayse. Ses guitares sont bourrues, son ambiance vaporeuse. Il sonne ensuite bluesy, orné dans l’étoilé. Puis Psycho magnet, rock, parachève le début d’album dans une attitude à mi-chemin, encore, du frontal et du bien mis.
A sa suite In my mind, subtil, adoucit le propos. Il se hérisse, cependant, sur de brèves phases, avant de complètement s’emballer. IATHL s’y prend bien, ses travaux ont de l’impact. Glory mue prog, ou presque. Il m’ennuie un peu, sur son amorce, avant de s’enhardir. Du coup, il s’avère concluant. What we have done lui emboite le pas, doucereux et enfumé. Dans une brume que les guitares déchirent, il s’impose. On relève, dans la constance, la valeur des étayages. Mission 2 love en tire profit, un brin cosmique, jonché de sons acidulés. Letting go, dans la foulée, pose son allant et ses belles notes, vrillées, élégantes.
IATHL plie son affaire; sans rien révolutionner, il performe dans sa mouvance. Ainsi Sleeping pills, au rythme rapide puis saccadé, souffle t-il un rock de choix, de fougue et crooner dans ses vocaux. Le projet tient la route, la paire ne faillit en aucun circonstance. Le terminal Freedom flag, au gré d’un mlix d’organique et de synthétique qui sied aux deux hommes, flotte fièrement et vivement au vent. IATHL, inconnu jusqu’alors de mes services, s’y livre ce jour de manière persuasive.