Après Panier de Fruits, en septembre 2021, le duo brestois Demain Sans Faute continue à n’aller nulle part. De toutes les directions, c’est la meilleure qu’il puisse prendre. Seb : Guitar / Keyboards / Voice / Table larsen et L’Austral: Guitar / Keyboards / Percussions / Table larsen, dans une quête sans tête, nous servant cette fois cinq titres multidirectionnels, hirsutes et captivants, ouverts à tous les vents. Sur 1054 KM, on navigue en tanguant et de suite Guitoune, au delà des dix minutes, s’envole sans courage, flemmard, dépaysant, réitéré jusqu’à nous enclumer. L’effet est terrible, on s’emmerde tellement que l’ennui n’a surtout pas légion. Ca s’explique pas, ça se ressent. L’hypnotisme du bazar, ses stridences brèves, tout concourt à ce que le rendu s’imprime. Snare, pas moins barré, suit sur percus venues de loin. Les deux hommes font bruit de toute note, dans un délicieux et vrombissant capharnaüm.
Au mitan de celui-ci Re, presque serein mais jamais trop, céleste, fendu de bruits gris, confirme la non-orientation du disque. Demain Sans Faute, pourtant, en dépit d’un procédé libre, suscite la réaction. Ou alors, il laisse de marbre. Il faut verser dans l’audace, dans le non- formaté, pour pleinement l’apprécier. Noix de coco (avec des copeaux bien sûr!), rythmiquement remuant, de voix éparses, offre un tumulte élégant. Des volutes enivrantes le balafrent, joliment. C’est dans sa redite, son obsession pour la déviance, que Demain Sans Faute trouve son apogée. Son cercle sera restreint, mais constitué de fidèles. Ursa, pas plus variable et tout aussi marginal, venant parachever ces 1054 KM à la fantaisie ensorcelante, d’un genre sans nom, que seuls des projets de cette teneur sont capables de faire éclore.