Trio parisien qu’on qualifiera de garage-pop, pour situer péniblement, DALTON en vient avec ce Soleil Orange à son deuxième album. Ses mots absurdes et amoureux, ses histoires de traviole, ses instants musicaux garage-surf-pop électrisés et bien indé galvanisent, direct. Tu appuies sur Play, tu vires tes manches; le premier morceau et sa basse agile, son tempo aussi basique qu’affirmé, ses riffs un brin funky te font de suite capituler. Prends ton pull sans manches!, ta-ta-ta-ta-taaa…ayé je chante, d’emblée. Les rimes, bancales, font mouche. Je vais surkiffer frère, « tête de ma mère ». Abandonne, avec ses grattes excitées, sa vivacité et ses notes surfy aiguisées, frappe juste. Le cocktail est relevé, il s’avale à grandes lampées. Laure, sorte de post-punk sans la vitesse, riffs épars mais crus, cadence indolente mais bien présente, ne convainc pas moins. Puis tu y trouves, encore, une story imagée qui finira par te captiver. Mais c’est toi Laure?? Ici aussi, on plie. Trop de brio. Mélodieux ou plus impétueux, DALTON cartonne. Des éblouissements, cold et alerte, est numéro un dans mon Scénic, quand je pars au taf. Sur l’autoradio j’entends…Les Thugs, lance DALTON. Putain, quand t’écoutes ça tu t’inclines jusqu’à choir. Ce n’est qu’une chanson de route…une pépite qui te pousse à fendre le bitume en bazardant l’amertume.
Dans son sillage Non John, dans une coolitude à la Bikini Machine, impose un climat racé. Bordel, j’ai zappé mon Cours de poterie! Numéro un bis, dans mon Scénic en panique. Histoire de rencontres, au son d’un rock en nerf qui ensuite s’appesantit. Je délaisse le Scénic, c’est dans l’Audi A3 de Patrick Williams et consorts qu’on roule sans calcul au son de ce 160 rock et minimal. Avec lui, y’a les gaillards suivants: JB Kiwiboy (basse, synthé) et Constant Popot (batterie, machines). Impeccables ils sont, impeccables ils resteront. Station total, d’un élégant à couper la chique, reluit. Chanson (très faussement) naïve, au point d’en devenir géniale, qui déblaye la voie pour Connexion. Groove de tarba, guitares jouissives, fureur panachée. Et ces mots qui toujours, encore et encore, te squattent l’occiput et y déclenchent des frémissements déments. Break presque dub, place de la Nation je flâne et le morceau recrache.
Sur la corniche, pop espiègle et incoercible, consacre DALTON. Son verbe, tu t’en doutais bien lectrice, nous hante. DALTON a tout, DALTON a des atouts. Le jerk en sanglots, mordant, twiste grave. Déraillements noisy, Thurston est dans la place! Rythme au galop, madre de dios demain dans l’Scénic je pousse le volume en bouffant des agrumes! Juste, dans cette perspective, termine en se plantant de file. Bluesy, bien mis, il se bride et séduit, sans forcer, à l’issue d’un disque bluffant de qualité, servi par un Français inspiré et une flopée de compositions à se rejouer autant de fois que nos désirs le commanderont.